éricaine Morgan Stanley (Photo : Mario Tama) |
[18/04/2013 17:16:56] NEW YORK (AFP) La banque d’affaires américaine Morgan Stanley est repassée en territoire positif au premier trimestre alors qu’elle avait essuyé une perte un an auparavant, tirée par la gestion de fortune alors que les activités liées aux taux et aux matières premières ont pesé.
Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 958 millions de dollars, soit 61 cents par action et hors éléments exceptionnels, alors que les analystes misaient sur 57 cents.
Le chiffre d’affaires est ressorti à 8,2 milliards de dollars (+19%). Les analystes anticipaient 8,35 milliards.
En excluant l’ajustement du coût de la dette (DVA) qui s’élève à 317 millions de dollars pour le trimestre, le chiffre d’affaires s’affiche en baisse de 4,4% à 8,5 milliards de dollars.
L’action chutait de 3,82% à 20,65 dollars à la mi-séance dans un marché en légère baisse et alors que les autres bancaires étaient également dans le rouge.
Le PDG James Gorman s’est félicité du bénéfice opérationnel avant impôt “le plus élevé de notre histoire en gestion de fortune” (597 millions de dollars, +48% sur un an), soulignant aussi que les activités “institutionnelles du groupe continuent à rebondir”.
Celles-ci ont tiré les résultats du groupe avec un bénéfice de 830 millions de dollars contre une perte de 329 millions de dollars un an auparavant.
Les recettes provenant du conseil ont reculé “à cause du faible niveau d’activité de marché”, a indiqué la directrice financière Ruth Porat, soulignant au cours d’une conférence d’analystes que les PDG restaient frileux dans l’attente d’une confirmation que la reprise économique est bien là.
Par ailleurs, les émissions de titres ont fortement augmenté.
La division de gestion d’actifs a enregistré une croissance de son bénéfice avant impôts de 21% à 645 millions de dollars.
En revanche, les analystes ont uniformément déploré la chute de 42% du chiffre d’affaires de la division matières premières et dérivés, attribuée par la banque “à une baisse des prix des matières premières et des taux d’intérêt, partiellement compensée par de meilleurs résultats dans les produits titrisés”.
Les recettes de courtage sont repassées dans le vert à 73 millions de dollars alors qu’elles étaient dans le rouge l’an dernier.
Les dépenses de rémunération ont reculé de 5% sur l’ensemble de la banque en raison de 1.600 licenciements dans ses activités de courtage d’action ou d’obligations et de banque d’investissement démarrés en janvier.
Le ratio des rémunérations sur le chiffre d’affaires a nettement baissé à 52% contre 64% au premier trimestre 2012. Morgan Stanley employait 55.289 personnes fin mars, 4.000 moins qu’un an avant.
Le ratio de tier one common, qui mesure la solidité des fonds propres, a reculé à 11,5% contre 13,3% il y a un an.
Pour Gregori Volokhine, stratège boursier de Meeschaert New York, le virage de Morgan Stanley vers la gestion de fortune est positif car “c’est une facon de stabiliser la compagnie” après la crise.
Mme Porat a souligné les bénéfices générés par “les mesures prises pour renforcer les activités” de gestion de fortune, ajoutant que le rachat de 100% de la coentreprise avec Citigroup, Morgan Stanley Smith Barney restait la “priorité” de la banque.
James Gorman a indiqué que la banque “attendait le feu vert de la Réserve fédérale” pour les 14% dont le rachat a été annoncé l’an dernier et espérait l’obtenir “dans les prochaines semaines ou mois”.
Morgan Stanley prévoit ensuite de racheter les 35% restant aux mains de Citi, d’ici juin 2015.
Il a également assuré qu’il y avait “un potentiel de hausse important du chiffre d’affaires et d’économies à réaliser à la fois dans l’activité de courtage institutionnel et de gestion de fortune”, rappelant que la firme avait des équipes qui parfois doublonnaient et qui étaient en cours de rapprochement.
Ruth Porat a insisté sur le fait que le groupe continuait à “réduire les actifs risqués” afin de “renforcer le profil de crédit” de la banque.