Tunisie РFinance : Actifs confisqu̩s, Bilan des quatre cessions


vente_bien-16032013-l.jpgUn
point de presse pour faire le bilan de la cession d’actifs confisqués en 2012
–et annoncer, probablement, les grandes lignes du programme de 2013 dans ce
domaine- aurait dû constituer la dernière activité officielle de Slim Besbès,
secrétaire d’Etat auprès du ministre des Finances –et ministre par intérim de
juillet à décembre 2012, après la démission de Houcine Dimassi-, avant son
départ du gouvernement. Mais le calendrier en a décidé autrement. L’évènement
programmé ayant coïncidé, jeudi 14 mars 2013, avec la cérémonie de passation
entre Hamadi Jebali, chef du gouvernement démissionnaire, et son successeur, Ali
Laarayedh, il a finalement été annulé «pour éviter de prêter le flanc à des
interprétations déplacées», explique M.
Besbès.

Mais cette prudence n’empêche pas le secrétaire d’Etat sortant de vouloir
communiquer au grand public -ce qu’il avait l’intention d’annoncer lors du point
de presse- que le premier programme de cession d’actifs confisqués, réalisé en
2012, a été «une réussite».

Sur les six opérations programmées, quatre ont finalement eu lieu. Les deux
autres (Carthage Cement et International School of Carthage) ont été reportées.
Initiées toutes début avril 2012, les quatre opérations ont été conclues à peu
près à la même période, en novembre ou décembre de la même année. Furent ainsi
d’abord mis sur la table les 25% du capital de Tunisiana, jadis contrôlés
majoritairement par
Sakher El Materi, avec Hamdi Meddeb (5%, que le patron de
Délice-Danone a finalement accepté de céder).

Les offres des deux candidats restés en course –United Investment Holding et
Royal Luxembourg Soparfi n’ayant pas atteint la barre des 600 millions de
dollars fixée par l’Etat, celui-ci s’est tourné vers Qtel, déjà détenteur de 75%
du capital, qui s’est offert un paquet supplémentaire de 15%, pour 360 millions
de dollars –les 10% restants étant probablement destinés à être cédés via une
introduction en Bourse.

Ensuite, vint le tour d’Ennakl, dont 60% du capital ont été proposés à la vente.
Arrivé premier pour les offres administrative, technique et financière, le
consortium Parenin-PGH a enfin emporté la mise en offrant 231,300 millions de
dinars (contre 218 millions pour Momentum Consortium et 143,100 million pour
Hédi Bouchamaoui Group Holding).

La troisième opération a porté sur 13,007% du capital de la Banque de Tunisie
que se sont disputés Slim Riahi –qui a offert 143 millions de dinars-, Royal
Luxembourg Soparfi (217,537 millions de dinars, et BFCM-CIC qui l’a finalement
emporté, en s’alignant sur l’offre du candidat luxembourgeois –adjudicataire
provisoire, finalement écarté par la BCT- après avoir offert dans un premier
temps 204,866 millions de dinars).

La quatrième conclue a porté sur 66,7% du capital de City Cars/KIA, remportée
par le tandem HBG Holding-Groupe Chabchoub (114,357 millions de dinars), devant
COFICAB (100,8 millions de dinars) et COMET (70,1 millions de dinars).

Pour M. Slim Besbès, ces quatre opérations sont des succès, «malgré les
obstacles rencontrés» avant et pendant le processus. Avant le lancement effectif
du programme, le gouvernement s’est trouvé confronté au pessimisme de certains
qui estimaient «impossible la réalisation de ces opérations».

Ensuite, «la situation dans le pays s’est détériorée quand nous avons commencé à
exécuter le programme, avec une série d’évènements, dont l’attaque contre
l’ambassade américaine, qui auraient pu faire échouer ces opérations», observe
le secrétaire d’Etat sortant. Sans oublier des «difficultés propres à chaque
dossier» que les autorités ont dû surmonter. Comme l’annonce d’une grève de dix
jours le jour de présentation des offres financières pour
Ennakl. Une situation
que le gouvernement a désamorcée en «offrant à l’UGTT un siège dans le Comité de
pilotage» de cette opération, rappelle M. Besbès.

Au total, et si l’on tient compte des actifs cédés à Al karama Holding et à la
Caisse des Dépôts et Consignations, ainsi que des portefeuilles vendus, toutes
ces opérations ont, après remboursement des crédits -618 millions de dinars-
rapporté 1.051 millions de dinars au budget de l’Etat.
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