G20 : Berlin, Londres et Paris appellent à mieux taxer les multinationales

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éunion du G20, le 15 février 2013 à Moscou (Photo : Yuri Kadobnov)

[16/02/2013 08:27:41] MOSCOU (AFP) L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont appelé samedi à Moscou le G20 à s’attaquer aux failles du système fiscal international afin de mieux taxer les multinationales qui échappent à l’impôt.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a remis aux ministres des Finances des vingt principaux pays riches et émergents réunis dans la capitale russe un rapport, publié cette semaine, pour “lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices”.

Dans ce document, elle promet de préparer, d’ici l’été, un “plan d’action” ambitieux pour refondre les normes internationales, inadaptées à la mondialisation et au développement de l’économie numérique, et qui “permettent trop souvent” aux multinationales “d’échapper complètement à l’impôt”.

Lors d’une conférence de presse avec le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria, les ministres des Finances des trois pays européens, qui avaient demandé au G20 de s’emparer du problème, ont apporté leur soutien à cette initiative.

“Les multinationales, comme les entreprises locales, doivent payer leur juste part d’impôt”, a déclaré le ministre allemand Wolgang Schäuble, estimant que cette règle ne pouvait souffrir d’exceptions.

Selon lui, le G20 doit “établir un cadre international pour endiguer de telles pratiques”. Il a assuré que la Russie, qui préside le G20 cette année, soutient aussi l’initiative.

Angel Gurria a rappelé qu’en ces “temps difficiles” de rigueur budgétaire, si les multinationales ne paient que peu ou pas d’impôts grâce à tours de passe-passe “légaux”, le fardeau fiscal risque d’être porté par les petites et moyennes entreprises nationales et par la classe moyenne.

“Nous voulons tous que des sociétés multinationales s’installent dans nos pays”, mais “nous voulons que ces groupes paient les impôts qui existent dans nos pays”, a insisté le ministre britannique George Osborne.

Son homologue français Pierre Moscovici a souligné que la “coopération internationale serait indispensable pour s’attaquer à ce défi”.