Tunisie : La vulnérabilité du secteur agricole est due à l’absence de mécanismes solides d’assurance agricole

Par : TAP

L’absence de mécanismes solides d’assurance agricole accroît la vulnérabilité du secteur agricole tunisien face aux risques et limite les possibilités de son développement, a indiqué jeudi 31 janvier,le secrétaire d’Etat aux Finances, Slim Besbes. «Les couvertures disponibles aujourd’hui sur le marché local se limitent aux assurances agricoles classiques (grêle, mortalité de bétail, multirisques serre, responsabilité civile)et présentent un taux de couverture très faible de l’ordre de 6%», a-t-il précisé, à la clôture d’un atelier de réflexion sur «le financement du secteur agricole tunisien».

Selon le ministère des Finances, M. Besbes estime que «dans un univers incertain, il est difficile d’obtenir des financements en l’absence d’instruments de gestion des risques suffisants». Il a souligné la nécessité d’identifier des solutions grâce auxquelles le transfert du risque serait rentable aussi bien pour les exploitations agricoles que pour les assureurs.

Le secrétaire d’Etat a rappelé que la prise en charge totale des intérêts de rééchelonnement des crédits agricoles par le Fonds national de garantie(FNG), en cas de calamités naturelles, a permis de palier, en partie, à ces insuffisances en matière de couverture de risque.

L’absence de mécanismes efficaces d’assurance agricole contre les catastrophes naturelles a été mis en évidence par une étude élaborée par la Banque mondiale (BM), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence française de développement (AFD), en tant que l’une des principales problématiques auxquelles fait face le secteur agricole tunisien.

L’étude dont les résultats ont été présentés, au cours de l’atelier ouvert mercredi, a recensé d’autres entraves au développement du secteur agricole. Il s’agit, notamment, de la faible contribution des banques dans le financement du secteur(pas plus de 15% du montant global de l’investissement agricole), la couverture limitée par les assurances, outre le nombre réduit des agriculteurs adhérant aux sociétés mutuelles et services agricoles (5% des agriculteurs). Selon les statistiques officielles, l’agriculture tunisienne qui emploie 20% de la population active, contribue à hauteur de 12% au PIB du pays. Cependant, le secteur est très dépendant des aléas climatiques.

WMC/TAP