à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[23/11/2012 12:28:41] ANTALYA (Turquie) (AFP) La Trquie va faire office de test grandeur nature pour PSA Peugeot Citroën, qui veut conquérir de nouveaux clients hors d’Europe de l’Ouest, grâce à deux modèles conçus spécialement pour eux, la Peugeot 301 et la nouvelle Citroën C-Elysée.
Ces deux berlines y sont commercialisées depuis début novembre, à l’occasion du salon automobile d’Istanbul.
Le constructeur automobile français espère ainsi rattraper son retard à l’international, où il ne réalise que 39% de ses ventes. C’est d’autant plus important que les marchés s’effondrent en Europe de l’Ouest, ce qui le place dans une situation difficile, et qu’il prévoit de fermer une usine en France à Aulnay-sous-Bois.
“La 301 est un des fers de lance de l’internationalisation” de la marque Peugeot, a affirmé son directeur Maxime Picat à l’occasion d’un voyage de presse en Turquie.
Ce modèle sera aussi proposé au Maghreb avec l’Algérie en ligne de mire et dans le reste de l’Afrique, en Europe de l’Est, en Russie et en Ukraine, en Amérique latine, dans les DOM et au Moyen Orient.
Peugeot vise des ventes de 150.000 unités en 2014, dont la moitié réalisée en Chine. Citroën table sur plus 100.000 ventes annuelles pour la C-Elysée et proposera aussi une berline plus luxueuse, la C4L, en Chine et en Russie, avec 120.000 unités attendues.
Les trois berlines ont des traits communs : un grand coffre apparent, une place importante réservée aux passagers à l’arrière, une capacité à résister à différents climats et à des routes plus ou moins bonnes et offrent des équipements de confort comme la climatisation ou un auto-radio MP3.
La 301 et la C-Elysée se ressemblent d’autant plus qu’elles sont fabriquées sur la même base.
Elles sont produites à Vigo, en Espagne, et le seront ensuite en Chine. L’usine de Vigo a été retenue car “c’est un port et elle était en sous-charge au moment de la prise de décision”, souligne le responsable du projet Hubert Passignani.
Elle permet aussi de produire à moindre frais grâce à des salaires moins élevés qu’en France et la grande proximité des équipementiers, selon lui. La hausse de la production va permettre de saturer l’usine et de baisser ainsi le coût de tous les véhicules qui y sont assemblés.
Pour le reste, PSA a cherché à réduire les coûts de conception et de fabrication en diminuant par exemple le nombre de pièces détachées ou en jouant sur les types de plastique utilisés. “On a cherché à faire une voiture simple”, souligne le chef du projet Guillaume Clerc.
Une partie des éléments vient de France comme les moteurs et les boîtes de vitesse et cette part représente “un bon 30%”, selon M. Passignani.
Les 301 et C-Elysée s’adressent à la classe moyenne des pays émergents, avec des acheteurs “en majorité masculin, mais qui en ont un usage familial et pour qui cet achat peut représenter un an de salaire, voire plus”, explique M. Picat.
“Ils sont particulièrement attentifs à la durabilité du produit et aux coûts d’entretien”, souligne encore Thomas d’Haussy, directeur des produits chez Citroën.
Ces modèles entreront en concurrence directe avec certains du sud-coréen Hyundai, de l’américain Chevrolet, du français Renault ou encore de l’allemand Volkswagen.
Elles seront vendues dans les mêmes ordres de prix, par exemple 1 million de dinars algériens, soit environ 10.000 euros. En Espagne, Citroën commercialisera la C-Elysée à partir de 13.700 euros, a fait savoir M. Picat.
PSA espère gagner de l’argent avec ce projet et pour M. Clerc, la marge dégagée “va aider fortement à améliorer la situation” du groupe.