Tunisie : Les points saillants de la stratégie nationale pour l’emploi 2014- 2017

Par : TAP

La stratégie nationale pour l’emploi 2014/2017 respectera une démarche à la fois multidisciplinaire et participative, avec l’objectif de réduire progressivement le taux de chômage global de 6 ou 8% sur 4 ans, lit-on dans un document distribué au cours de la journée d’étude sur le projet préliminaire de la stratégie nationale pour l’emploi.

Il s’agit également de favoriser la création d’emploi en respectant les intérêts de l’employeur et de l’employé, de répartir les emplois en fonction des besoins et des potentialités des régions et de réduire la disparité entre les catégories (jeunes, diplômés et femmes) en mettant l’accent sur ceux qui sont en risque d’exclusion sociale.

La stratégie nationale pour l’emploi sera basée sur l’instauration d’un nouveau modèle de développement dans lequel l’emploi et le travail décent soient les premiers objectifs.

Dans ce contexte, il s’agit de définir le rôle de l’Etat et du secteur public dans l’impulsion de l’emploi, de créer des emplois massifs et de qualité notamment pour les femmes et les jeunes et pour ceux qui sont en risque d’exclusion sociale et d’orienter le modèle de développement vers les secteurs à haute valeur ajoutée.

Il s’agit, en outre, de définir une politique migratoire, de mettre en place un système juridique et institutionnel de partenariat public-privé et coopératif et d’assainir le climat des affaires des obstacles d’ordre juridique, institutionnel et autres, outre l’instauration des normes de transparence, de bonne gouvernance et de diffuser la culture de la compétitivité.

Par ailleurs, il s’agit d’adopter des refontes structurelles de la politique monétaire, bancaire et financière qui favorisent le dynamisme du marché de l’emploi.

Il convient, en outre, d’instituer un nouveau dispositif de valorisation des compétences qui vise à réaliser une adéquation entre le produit du système d’éducation, de formation professionnelle et d’enseignement supérieur et la demande de qualification par les entreprises et tout le système productif. Ceci implique nécessairement un système de formation compatible et adapté aux besoins évolutifs de l’économie nationale et des pays ayant besoin de compétences tunisiennes et l’instauration d’un partenariat coopératif fondé sur des engagements réciproques entre l’entreprise économique et les centres de formation.

Cette stratégie repose aussi sur la rationalisation des relations de travail à travers la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel susceptible de garantir le respect par les parties concernées de la loi et d’offrir la possibilité des règlements amiables des différends. Ce qui contribue au maintien de la stabilité de l’entreprise, au renforcement de la productivité et à l’instauration d’un climat des affaires favorable à l’investissement.

Il est également nécessaire de réviser la législation du travail dans le sens de concilier entre la flexibilité des relations de travail et la protection des droits des travailleurs en vertu des conventions internationales et de conclure un contrat social entre le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA (prévu pour janvier 2013).

Parmi les axes de cette stratégie, figure la révision de la structure et des attributions du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi de sorte que cette institution se transforme en un ministère transversal qui bénéficie d’un droit de regard et d’une intervention réelle dans toutes les questions qui ont un rapport avec les enjeux de l’emploi.

Selon cette stratégie, les services publics de l’emploi doivent jouer le rôle d’un véritable régulateur du marché de l’emploi en exerçant une intermédiation professionnelle proche de ses clients et assurer un accompagnement et une assistance opérationnelle des demandeurs d’emploi.

La stratégie nationale pour l’emploi prévoit une réflexion profonde sur l’économie informelle. L’objectif étant de concilier entre l’exigence d’encadrer l’économie informelle sans mettre en cause son dynamisme dans le marché de l’emploi. S’agissant du cadre juridique, la stratégie nationale pour l’emploi sera compatible avec les différentes conventions ratifiées par la Tunisie qui sont en rapport avec l’emploi et le travail.

La nouvelle répartition territoriale, la politique économique, la politique de développement, les principes inhérents aux droits et libertés fondamentaux relatifs au travail constituent des questions qui sont intimement liées à la stratégie nationale pour l’emploi.

De même les réformes juridiques en cours d’élaboration font partie intégrante de la stratégie nationale pour l’emploi. Il en est notamment du nouveau code d’investissement.

La stratégie nationale pour l’emploi sera annoncée le 17 décembre prochain.

WMC / TAP