Maroc : Le projet de loi de finances pour 2013 inquiète le patronat

Par : Tallel

Le projet de loi de finances pour 2013 du gouvernement Benkirane fait grincer les dents du patronat marocain, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Celle-ci considère, dans un communiqué, que le projet de loi de finances que vient de présenter au Parlement le gouvernement «répond à un souci purement budgétaire, celui de l’équilibre entre dépenses et recettes, alors qu’il devrait viser l’instauration de la confiance et l’amélioration de la compétitivité de l’économie. 

En d’autres termes, le patronat marocain estime que ce projet ne répond nullement aux préoccupations majeures des entreprises, c’est-à-dire l’accélération du rythme de croissance économique. De ce fait, l’organisation patronale s’insurge contre les nouvelles taxes introduites par le budget: «A défaut de rationaliser les dépenses publiques de fonctionnement de l’administration, qui devraient augmenter de 6%, le gouvernement a opté pour la création de nouvelles taxes qui grèvent les facteurs de production», précise-t-elle. Car pour la CGEM, «la solution aux déficits sociaux réside dans la mise en place d’une véritable solidarité active» soutenue par une réforme fiscale à même de permettre une véritable redistribution des richesses.

D’ailleurs, d’autres économistes se sont joints à la CGEM pour critiquer le budget 2013, indique maghrebemergent.info, citant entre autres Salah Eddine Mezouar, pour qui «le projet a été élaboré suivant une approche purement comptable à la recherche d’équilibre budgétaire». Et d’expliquer: «Les dépenses n’ont pas été réduites et il y a eu une augmentation de la pression fiscale pour accroître les recettes».

Même son de cloche pour Farissi Serghini, vice-président de l’Association des économistes marocains (AEM), qui estime que «l’équipe Benkirane aurait dû privilégier une relance économique par l’offre et non par la demande», soulignant que «la réalisation d’un taux de croissance important nécessite essentiellement la relance de l’offre par une baisse de la fiscalité capable de favoriser successivement l’encouragement de l’épargne, l’augmentation de l’investissement et de la production, la création d’emplois et l’amélioration du pouvoir d’achat».

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