Pétrole : l’Opep plus pessimiste sur la demande, à cause de la zone euro

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à essence (Photo : Philippe Huguen)

[08/11/2012 14:11:21] VIENNE (AFP) L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a abaissé sa prévision de demande mondiale de pétrole à moyen terme, pointant les “inquiétudes grandissantes” concernant la croissance de l’économie, tout particulièrement en zone euro.

Selon le rapport de prévisions à moyen et long terme publié une fois par an, le cartel table sur une demande de 91,8 millions de barils par jour (mbj) en 2015, soit 1,1 mbj de moins que son estimation de l’an passé. Pour 2016, il prévoit 92,9 mbj.

Contrairement aux espérances exprimées dans les rapports des deux dernières années, l’économie mondiale -en particulier dans les pays de l’OCDE- a échoué à redémarrer rapidement, malgré les “stimulus monétaires et fiscaux extraordinaires” mis en place, souligne l’Opep.

“Les risques en provenance de la zone euro se sont intensifiés en raison d’une augmentation des déficits publics, d’un affaiblissement de la croissance économique, de la réduction des dettes dans le système bancaire (qui pèse sur le crédit, ndlr) ainsi que des hésitations des pouvoirs politiques”, énumère le secrétaire général Abdallah el-Badri, dans l’introduction du rapport.

Si les Etats-Unis se montrent plus résistants, “la croissance faiblit aussi dans les pays en développement, laissant craindre que les difficultés des pays industrialisés se répercutent sur leurs économies”, ajoute-t-il. L’Opep inclut dans les pays en développement la Chine, l’Inde, l’Amérique Latine, le Moyen-Orient et l’Afrique.

L’année 2012 s’est avérée également très difficile, aussi bien pour les producteurs de pétrole que les consommateurs, en raison “des tensions géopolitiques persistantes, d’une poursuite de la spéculation sur les marchés du pétrole”, ajoute-t-il. Le chômage toujours élevé et les troubles sociaux dans certains pays ont aussi pesé.

La demande en provenance des pays riches de l’OCDE est appelée à décroître chaque année jusqu’en 2016. Ce sont les pays en développement qui permettront à la demande globale de progresser malgré tout, 70% de la hausse revenant à l’Asie, détaille l’Opep dans son document.

Sur le plus long terme, l’Opep a également revu à la baisse ses pronostics, misant désormais sur une demande mondiale de 107,3 mbj en 2035, soit 2,4 mbj de moins qu’il y a un an.