La BCE déplore une situation économique faible en zone euro

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ésident de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi à Berlin, le 24 octobre 2012 (Photo : Johannes Eisele)

[07/11/2012 14:40:30] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a déploré mercredi une situation économique faible dans la zone euro, qui devrait encore durer.

“Les chiffres du chômage sont tragiquement élevés. La situation économique d’ensemble est faible et cela ne devrait pas changer dans un délai proche”, a dit M. Draghi lors d’une conférence bancaire.

Quant à la masse monétaire et aux crédits, leur croissance est contenue, a-t-il ajouté, s’inquiétant de la dernière enquête sur les crédits bancaires réalisée par son institution qui montre que les banques n’ont pas relâché leurs conditions de crédit.

Cette situation devrait rattraper l’Allemagne, a-t-il mis en garde, alors que les économistes qui conseillent le gouvernement allemand sont arrivés au même constat dans leur rapport d’automne publié mercredi.

“Jusqu’ici, l’Allemagne a pu échapper à certaines difficultés rencontrées dans d’autres régions de la zone euro. Mais les nouvelles données publiées montrent que les conséquences de la crise ont atteint l’économie allemande”, a déclaré M. Draghi, citant notamment le baromètre Ifo de la confiance des entrepreneurs publié fin octobre.

“L’Allemagne a une économie ouverte et intégrée. Nulle surprise donc que la faiblesse conjoncturelle ailleurs en zone euro se répercute ici”, a-t-il ajouté.

Dans leur rapport remis à la chancelière allemande Angela Merkel, les cinq “sages” allemands tiennent le même discours.

“En raison de la crise de la zone euro, l’économie mondiale s’est fortement affaiblie, ce qui a affecté la conjoncture en Allemagne”, écrivent-ils, tablant sur une croissance de seulement 0,8% en Allemagne en 2013 après 0,8% prévus pour 2012.

Quant à la Commission européenne, elle a annoncé mercredi tabler sur une croissance au point mort en zone euro en 2013 (+0,1%) et de 0,8% pour l’Allemagne contre +1,7% attendu jusqu’ici.

Pour M. Draghi, les mesures adoptées par la BCE pour combattre la crise sont donc aussi bonnes pour l’Allemagne, contrairement à ce que semblent penser certains dans le pays.

S’exprimant à la veille de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, M. Draghi a ainsi notamment défendu son nouveau programme de rachat d’obligations (OMT), comme il l’avait fait devant les députés allemands il y a quinze jours.

Ce programme est “un mécanisme de sécurité crédible” face à ceux qui spéculaient sur l’éclatement de la zone euro, a-t-il dit, répétant des propos déjà tenus. Il est “illimité” mais non “incontrôlé”, a-t-il ajouté, rappelant qu’il n’entrerait toutefois en vigueur que lorsqu’un Etat en difficulté aura fait appel au fonds de soutien européen (MES) et se sera donc plié à certaines conditions.

Pour autant, les mesures de la BCE, si elles peuvent “ramener la confiance à court terme”, ne seront pas suffisantes à long terme. “Seules des mesures des gouvernements peuvent assurer cette confiance”, a-t-il dit.