é contre la politique économique de Barack Obama, le 19 octobre 2012 à fairfax, en Virginie (Photo : Chip Somodevilla) |
[04/11/2012 12:21:50] WASHINGTON (AFP) Origine de tous les maux actuels de l’économie pour les uns ou élément clef du dispositif ayant permis d’éviter une dépression pour les autres, le plan de relance budgétaire de 2009 cristallise encore les passions aux Etats-Unis à quelques jours de la présidentielle.
Le républicain Mitt Romney martèle depuis plusieurs mois que les seuls résultats de la “loi pour la reprise et le réinvestissement aux Etats-Unis” promulguée par le président Barack Obama le 17 février 2009 sont “une suite de promesses non tenues” et un alourdissement considérable de la dette publique du pays.
Pour celui qui veut chasser M. Obama de la Maison Blanche à l’occasion du scrutin du 6 novembre, l’échec du plan de relance serait manifeste dans la mesure où un document de l’équipe présidentielle assurait en janvier 2009 qu’il contiendrait le chômage à 8% au maximum.
Or le taux de chômage officiel a bondi à 8,3% dès février 2009 et s’est maintenu au-dessus de 8% jusqu’en août dernier, avant de descendre à 7,8% en septembre.
Cependant, selon le dernier sondage réalisé sur le sujet par la Chicago Booth School of Business auprès de son échantillon de 40 économistes de premier plan –démocrates et républicains–, 80% d’entre eux pensaient en février dernier que le taux de chômage était inférieur à ce qu’il aurait été sans le plan de relance.
Mais quant à savoir si les bénéfices de ce plan d’un montant de 787 milliards de dollars sur trois ans –constitué pour un tiers d’allégements fiscaux, le reste sous forme de dépenses publique– s’avéreraient à terme supérieurs à ses coûts, les résultats sont beaucoup plus nuancés: 46% des économistes sondés pensaient que oui, 12% que non, et 27% étaient d’avis incertain.
Des effets très difficiles à mesurer
Dans la mesure où le gouvernement a encore revu en forte baisse en juillet son estimation du PIB américain pour les neuf derniers mois de la récession, de septembre 2008 à juin 2009, et les premiers trimestres de la reprise, il est sans doute encore trop tôt pour avoir une idée précise des effets réels du plan de relance.
à Milwaukee, dans le Wisconsin, le 15 février 2012 (Photo : Saul Loeb) |
La Maison Blanche elle-même a cessé de publier ses rapports d’évaluation trimestriels du plan. Dans sa dernière livraison, en décembre 2011, elle notait que “l’identification des effets” de la loi pour la relance était “par nature difficile” et sujette “à une marge d’erreur importante”.
Organisme indépendant des partis, le Bureau du budget du Congrès (CBO) continue néanmoins l’exercice. Dans sa dernière étude publiée en août, il estime que le plan de relance a apporté entre 1,5 et 8,2 points de croissance à l’économie de 2009 à 2011, et qu’il devrait encore en apporter 0,1 à 0,8 cette année.
Selon cette même étude, la relance budgétaire votée en 2009 a permis de créer ou sauver entre 1,8 et 9,6 millions d’emplois en trois ans et devrait encore jouer à hauteur de 200.000 à 1,2 millions d’emplois en 2012, mais le coût total pour le budget de l’Etat devrait être de l’ordre de 833 milliards de dollars sur dix ans.
La grande amplitude de l’estimation du CBO permet à chaque camp de faire valoir ses arguments. Suivant la façon dont on la regarde, elle permet de déclarer atteint l’objectif de sauver ou créer 3,5 millions d’emplois annoncé par M. Obama en février 2009, ou alors d’affirmer que la relance n’a finalement eu qu’un effet plus que limité sur l’économie eu égard à son coût à long terme.