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| Un engin de chantier du constructeur Caterpillar (Photo : Abdelhak Senna) |
[22/10/2012 17:20:58] NEW YORK (AFP) Le premier constructeur mondial d’engins de chantier, l’américain Caterpillar, a annoncé lundi un résultat mitigé pour le troisième trimestre et abaissé ses prévisions annuelles, citant la faiblesse de l’économie en Europe et le ralentissement en Chine.
Le bénéfice net part du groupe ressort à 1,7 milliard de dollars, en hausse de 49% sur un an. Cela représente 2,54 dollars par action, nettement plus que les 2,23 dollars attendus par les analystes, mais le chiffre d’affaires a déçu. Il a progressé de 5% à 16,4 milliards de dollars, alors que les analystes tablaient sur 16,8 milliards.
Le PDG Doug Oberhelman s’est félicité d’un trimestre “record” mais a admis que “les freins économiques et géopolitiques auxquels le monde fait face” pesaient sur le groupe.
Cependant, “les ventes d’équipements de construction aux Etats-Unis ont été un point positif toute cette année”, tandis que le secteur de la construction et de l’immobilier se reprend, a commenté Doug Oberhelman pendant une conférence d’analystes.
La région Asie Pacifique a été dopée par la vigueur de l’industrie minière en Australie principalement, compensant le ralentissement du secteur de la construction en Chine.
Les ventes au Moyen Orient et en Afrique ont progressé, celles d’Amérique Latine ont été inchangées sur un an, pâtissant notamment d’un taux de change défavorable, tandis que le chiffre d’affaires en Europe a baissé.
Côté secteurs d’activité, la division de mines a affiché des ventes en hausse de 13%, tirées par des augmentations de prix, contre 5% pour la division de systèmes de production énergétique, tandis que les ventes de la division de construction ont progressé de 3%.
Le groupe, considéré comme un baromètre de l’industrie, a toutefois averti qu’il s’attendait à un net ralentissement au quatrième trimestre et a abaissé ses prévisions pour l’année.
“Au fil de l’année, nous avons vu la faiblesse et l’incertitude de l’économie persister. Cela se ressent sur nos activités avec nos revendeurs qui essaient de faire baisser leurs stocks et nos clients miniers qui repoussent certains projets et réduisent leurs commandes”, a noté M. Oberhelman.
Caterpillar table désormais sur un chiffre d’affaires de 66 milliards de dollars contre 68 à 70 milliards de dollars auparavant, et un bénéfice par action de 9 à 9,25 dollars contre 9,6 dollars.
Le groupe avance également des perspectives moroses pour l’an prochain, prévoyant “des progrès modestes aux Etats-Unis, en Chine et dans les pays en développement mais des difficultés persistantes en Europe”.
Le ralentissement viendra surtout du secteur des mines: “les prix des métaux et du charbon ont baissé ce qui pèse sur les bénéfices des entreprises minières et retardent certains investissements” a expliqué M. Oberhelman.
Il table sur un bénéfice et des ventes inchangées en 2013 comparé à 2012, “plus ou moins 5%”.
“Nous n’attendons pas une croissance rapide (l’an prochain) et nous n’attendons pas de récession mondiale” non plus, a poursuivi le patron du groupe, qui table sur un premier semestre “un peu moins bon” et un deuxième semestre “un peu meilleur”.
Devant ces perspectives de croissance atones, Caterpillar va devoir “réduire sa production” l’an prochain, ce qui va passer par “des fermetures temporaires d’usines” et des licenciements, qui ont déjà commencé, a précisé le PDG du groupe.
La banque Jefferies a jugé que la performance sous-jacente et les perspectives de Caterpillar étaient “décevantes”, estimant que “ce trimestre porte tous les marques d’un ralentissement rapide des marchés” du groupe, à savoir les mines, l’énergie et la construction.
L’action gagnait 1,50% à 85,12 dollars à la mi-séance après avoir ouvert en baisse.
