Tunisie- Open Sky : Démarrage imminent des négociations avec l’UE

open-sky-091012.jpgLes négociations avec l’Union européenne reprennent début octobre 2012 pour une période de 6 à 12 mois. Selon le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, une ouverture totale du ciel tunisien prendrait au moins 4 ans. La Tunisie commencerait avec Tozeur et Tabarka, ensuite Djerba et Enfidha, et enfin Monastir et Tunis.

Le ministre souligne, par ailleurs, que pour le tourisme, «l’Open Sky est inutile sans un produit adapté, sans une communication ciblée et sans une connexion numérique digne de ce nom. Il nous faut mettre à profit cette période de négociation pour rattraper notre retard dans ces domaines».

Du côté de la compagnie nationale Tunisair, le son de cloche est en phase. L’entreprise publique qui enregistre une perte de 100 milliards de pertes, une chute de 14% du nombre des voyageurs et -4,8% des recettes d’exploitations, s’attèle à mettre en place une nouvelle stratégie à présenter au ministère de tutelle d’ici la fin de l’année.

S’agissant de l’ouverture du ciel tunisien, tout le monde est d’accord sur le principe mais pas sur la libéralisation de l’aéroport de Tunis-Carthage. Celui-ci, disent les experts, techniquement incapable d’intégrer d’autres vols réguliers. L’infrastructure de Tunis-Carthage est conçue pour accueillir 12 avions par heure. Cet été, entre le flux de touristes, les TRE et la Omra, il a assuré à certaines heures des pics à près de 30 avions/heure.

Dans un récent entretien accordé au site Mille et une tunisie.com, le président-directeur général a déclaré: «l’Open Sky qui avantage les compagnies européennes serait une catastrophe pour Tunisair. Prenons l’exemple du Maroc, l’ouverture du ciel marocain aux compagnies européennes a tout simplement tuer la Royal Air Maroc». Or en Tunisie, il faut avant tout, dans le domaine du transport aérien, procéder à une mise à niveau de Tunisair».

Au programme de la compagnie, assainir, redresser et assurer la pérennité de l’entreprise. Il va sans dire que «la gestion ante révolution mais aussi post-révolution, avec notamment les accords du 3 février 2011, ont été catastrophiques pour Tunisair».

Il s’agit donc, selon le P-dg de la compagnie, de résorber les dettes et restructurer profondément Tunisair» via une diminution des effectifs mais aussi un nouvel organigramme et des économies strictes à chaque niveau de la hiérarchie.

Rebah Jerad précise: «Nos défis sur un plus long terme consistent en l’amélioration de la qualité de nos prestations via notamment une mise en niveau, une meilleure compétitivité de nos tarifs, la fidélisation de nos clients et la captation de nouveaux».

Alors que Tunisair invoque la hausse du carburant et l’augmentation des charges d’assurances (+38%) et d’amortissement et non pas la concurrence ou la baisse du tourisme, pour expliquer son déficit, elle a reçu début juillet son 3ème A320 et envisage l’acquisition de 16 nouveaux appareils sur une dizaine d’années.

La compagnie, qui a pris un certain coup avec l’interdiction de vente d’alcool sur l’ensemble de ses vols durant le mois de ramadhan, prévoit de redorer son image.

Avec l’acquisition d’A330, elle envisage de mettre en place des vols plus longs et notamment en direction de l’Afrique. Ainsi, à Bamako (Mali), Abidjan (Côte d’Ivoire), Dakar (Sénégal) et Nouakchott (Mauritanie) qui sont déjà desservies, s’ajouteront en mars 2013 des vols Tunis-N’Djamena au Tchad et Tunis-Douala au Cameroun.

Au final, Tunisair table d’ici 4 ans sur 20 destinations africaines au départ de Tunis-Carthage.