La “reconfiguration” des activités de Vivendi se précise

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Le logo de Vivendi (Photo : Patrick Hertzog)

[08/10/2012 16:51:24] PARIS (AFP) La “reconfiguration” des activités du conglomérat français Vivendi pourrait se préciser avec la possible cession de sa filiale de téléphonie Maroc Telecom, évoquée par le Financial Times lundi, alors que le groupe déclare à l’AFP qu’il “poursuit sa revue stratégique, sans précipitation”.

Selon le quotidien économique britannique, Vivendi envisagerait de céder sa participation majoritaire (53%) dans l’opérateur de téléphonie mobile Maroc Telecom, dont la valeur atteindrait “4 milliards d’euros”.

A cette fin, le groupe aurait d’ores et déjà entamé des discussions avec les banques Crédit Agricole et Lazard pour “évaluer” l’opération, et des opérateurs régionaux, tels Etisalat et Qtel (Qatar Telecom), pourraient être intéressés, affirme le FT.

Pour l’heure, les deux banques interrogées par l’AFP se contentent d’un “no comment”. Et la direction de Vivendi, contactée à son tour, a répondu par la formule habituelle en refusant de commenter “des rumeurs de marché”.

Certains médias annoncent régulièrement le démantèlement prochain de la multinationale spécialisée dans les télécoms, les médias, et le jeu vidéo, depuis le départ fin juin, de l’ancien président du directoire Jean-Bernard Lévy, qui y était opposé.

La multinationale chercherait à se défaire aussi de son autre filiale de téléphonie, le brésilien GVT, et même de son plus bel actif, le numéro un mondial de jeux vidéo, l’américain Activision Blizzard, valorisé en bourse à environ 13 milliards de dollars, selon certains médias.

Vivendi “poursuit sa revue stratégique” en vue d’une “reconfiguration de ses activités, mais pas d’un démantèlement”, a tenu à souligner, lundi, un porte-parole auprès de l’AFP.

“Nous ne sommes pas pressés”

Et d’ajouter pour conclure: “nous continuons à parler avec des banques pour examiner toutes les hypothèses. Mais nous ne sommes pas pressés de vendre les actifs, car il ne faut pas confondre vitesse et précipitation”.

Dans le cadre de la cession éventuelle de Maroc Telecom, “le montant ridiculement bas de 4 milliards d’euros (cité par le journal britannique) ne correspond pas à la valeur réelle de cette filiale”, a estimé une source proche du dossier, interrogée à son tour par l’AFP.

Et cette “fuite pourrait bien être un ballon d’essai lancé par Qtel”, a ajouté cette source.

Des sources proches du conglomérat assurent par ailleurs qu'”il n’existe pas de discussions sérieuses” sur la vente de sa filiale française SFR, malmenée depuis janvier par la nouvelle concurrence très agressive de Free sur le marché de la téléphonie mobile.

Vivendi avait racheté mi-2011 la participation de 44% que Vodafone détenait dans SFR, pour près de 8 milliards d’euros. Mais la valeur des opérateurs a baissé depuis cette transaction.

Quant à la vente de la filiale brésilienne GVT, dont il est question depuis des mois dans la presse, elle avait été acquise en 2009 pour 4,18 milliards de dollars.

Vivendi, chahuté en bourse, avait entamé au printemps une réflexion sur l’éventuelle refonte de son périmètre, en se posant notamment la question de sortir de son statut de holding.

Aujourd’hui, Vivendi vaut en effet moins en Bourse que la somme de ses composantes que sont SFR, Maroc Telecom, GVT, l’éditeur musical Universal Music qui vient de fusionner avec EMI, le groupe de télévision payante Canal+, et la pépite Activision Blizzard.