Tunisie : L’immobilier revient au galop

immobiliere-041012.jpg«L’immobilier va repartir encore plus fort en Tunisie». En faisant cette «prophétie», en juin 2011, c’est-à-dire six mois à peine après la chute du régime Ben Ali, Ouissem Hamila, promoteur immobilier opérant à la fois en Tunisie et au Royaume-Uni, annonçait la suite des évènements.

Certes, l’impact du changement profond déclenché le 14 janvier 2011 a été «fort et très brutal. Presque du jour au lendemain, l’activité du secteur s’est paralysée: dans notre société immobilière, on est passé de trente à quinze par mois, puis à zéro de janvier à avril. En mai, on comptabilise cinq ventes, et le mois de juin s’annonce meilleur. Au cours de la période de calme plat, des agences immobilières ont mis la clé sous la porte», constatait Ouissem Hamila en juin 2011 dans un entretien au quotidien français «Le Figaro».

Quatorze mois plus tard, la reprise annoncée par ce promoteur immobilier est au rendez-vous. Depuis quelques mois, une multitude de projets immobiliers a vu le jour à l’initiative d’investisseurs lambda et de groupes parmi les plus importants en Tunisie.

Pour ne parler que de ceux-ci, on a vu à la fois des groupes investir, pour la première catégorie, dans l’immobilier et d’autres y consolider leur présence. Dans la première catégorie, on trouve en particulier Abou Walid Groupe. Opérant principalement dans la production d’huile d’olives raffinée et le savon –et dans l’hôtellerie- ce groupe –fondé en 1994 par feu Abderrazek Ben Amor et aujourd’hui dirigé par ses enfants, Walid, Mohamed et MaleK Ben Amor- se lance dans l’immobilier en créant la Société Immobiliana de Promotion Immobilière, dotée d’un capital de 150.000 dinars et destinée au lotissement et aménagement de terrains et à la construction d’immeubles pour tous usages et de zones industrielles.

ETEP Group, bâti par Jilani Attia autour de l’Entreprise de Travaux Publics (ETEP) et actif dans les carrières (Les Grandes Carrières), le dragage, et l’hôtellerie haut de gamme (Africana), en a fait de même. Il vient de se doter de la Société Mirca de Promotion Immobilière au capital de 600.000 dinars, près de sept ans après son dernier investissement (Société Tunisienne de Dragage).

Reparti à la conquête, six mois à peine après avoir vendu en juin 2010 son premier «bébé», Topnet, à Tunisie Télécom, Mehdi Khemiri a déjà investi, dans cette deuxième phase de sa vie d’entrepreneur, dans plusieurs secteurs: développement de logiciels, centre d’appels, finance, conseil et immobilier.

De gros investissements…

Dans le club des «récidivistes» de l’investissement dans l’immobilier, on trouve des groupes encore plus importants. A l’instar de STUDI, PIRECO et Mhamed Driss, qui se distinguent en faisant d’assez gros investissements dans ce secteur. Entrée dans l’immobilier en 2001 (SIMOB), le leader des bureaux d’études et d’ingénierie s’y renforce de manière notable avec la mise sur pied d’une nouvelle société immobilière dotée d’un capital de 3 millions de dinars.

Le groupe PIRECO (pétrole, composants aéronautiques, travaux électriques, construction navale, maintenance industrielle, et télécommunication, fabrication d’amortisseurs de voitures, construction navale), opéré par l’homme d’affaires Abdessalem Ben Ayed, consolide sa branche immobilière de manière assez spectaculaire. Il vient de créer sa deuxième société immobilière (Illiade de Promotion Immobilière), ayant un capital de 3 millions de dinars.

Idem, enfin, pour le groupe Driss qui «frappe» encore plus fort. Entré en force dans cette activité en 2010 (l’Immobilière de la Société Avicole du Sahel, 2 millions de dinars de capital), ce groupe a mis sur pied la société l’Immobilière Tanit dont le capital est assez astronomique du mois par rapport aux normes tunisiennes: 10 millions de dinars.