La Bourse de Paris espère en savoir plus sur les intentions de la BCE

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à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[01/09/2012 07:18:58] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, suspendue aux décisions des banques centrales, va digérer dans les prochains jours un discours plutôt accommodant du patron de la Fed, dans une semaine qui s’annonce à haut risque, avec une réunion de la BCE et de multiples indicateurs américains.

Durant la semaine écoulée, le CAC 40 a reculé de 0,59% et terminé à 3.413,07 points. Ses gains depuis le 1er janvier ne sont plus que de 8,02%.

“L’attentisme règne encore sur le marché parisien, comme le montrent les très faibles volumes d’échanges observés en août”, souligne Nicolas Just, un des responsables de la gestion chez Natixis AM.

Cela n’a pas empêché le marché de grimper une bonne partie du mois d’août, avant de faire une pause cette semaine, reposant sur des espoirs d’actions des banques centrales pour relancer l’économie aux Etats-Unis et apaiser les tensions dans la zone euro.

“Les investisseurs exigent des actes. Et c’est bien là que réside le problème”, prévient Fabrice Cousté, chez CMC Markets France.

Dans un discours très attendu, prononcé vendredi, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a confirmé que la banque centrale des Etats-Unis était disposée à augmenter son soutien à l’économie du pays si nécessaire.

“La très grande majorité des investisseurs attendent que la Fed prennent des positions lors de sa réunion vers le 12 septembre”, rappelle Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.

Les propos de Ben Bernanke vont être mis à l’épreuve de nombreux indicateurs parmi les plus suivis chaque mois et publiés la semaine prochaine. Lundi, les marchés seront d’ailleurs fermés aux Etats-Unis en raison d’un jour férié.

Les investisseurs guetteront surtout les indices ISM d’activité dans l’industrie et les services, avant les chiffres du chômage pour septembre attendus vendredi.

“Les indicateurs seront regardés de près parce que la Fed a expliqué qu’elle interviendrait s’il n’y a pas d’amélioration durable et notable de la conjoncture”, rappelle M. Mourier.

Il reste que la zone euro va très vite revenir au centre des préoccupations des marchés, avant deux semaines, qui pourraient s’annoncer décisives.

“Le niveau d’espoir est élevé et les marchés nous ont habitué à sanctionner durement les déceptions”, prévient Franklin Pichard, gérant chez Barclays Bourse.

Les investisseurs seront sur le qui-vive à partir de lundi avec un débat organisé par la Commission des affaires économiques du Parlement européen à Bruxelles réunissant notamment le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi et le patron de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker.

Mais le grand rendez-vous est pour jeudi avec une réunion de la BCE au cours de laquelle les marchés espèrent avoir des détails sur d’éventuels rachats de dette publique, même si l’institution pourrait se contenter d’une baisse des taux.

Le risque est que la BCE patiente jusqu’à la décision de la Cour constitutionnelle allemande sur le nouveau fonds de secours européen, le MES, le 12 septembre.

Surtout, “sauf si l’Espagne a formalisé sa demande, il paraît difficile d’avoir des choses très précises”, puisque la BCE a conditionné une action à un appel à l’aide du pays, temporise M. Mourier.

Les tractations politiques se poursuivront dans la zone euro, puisque le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, après avoir reçu François Hollande cette semaine, va accueillir la chancelière Angela Merkel jeudi.

En parallèle, le taux d’emprunt de l’Espagne sur le marché obligataire se tendait à nouveau, signe de l’impatience des marchés.

Néanmoins, “les investisseurs commencent à redonner du crédit aux discours des hommes politiques et de la BCE. On sait aussi que si le marché baisse trop vite, la BCE pourra réagir”, résume M. Just.

Euronext (CAC 40)