Wall Street, fébrile, attend les clarifications de la Fed

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à la Bourse de New York (Photo : Spencer Platt)

[25/08/2012 07:50:45] NEW YORK (AFP) Wall Street, avide de tout signe sur les intentions des banques centrales et restant soucieuse pour la croissance mondiale et la situation de la zone euro, attend avec fébrilité la prochaine intervention du président de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a perdu 0,88%, terminant vendredi à 13.157,90 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 0,22% à 3069,79 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a lâché 0,50%, pour finir à 1.411,13 points.

Après six semaines consécutives de hausse des indices de la place financière new yorkaise, les courtiers ont été échaudés ces derniers jours par plusieurs indicateurs économiques publiés et ont fait reculer la Bourse.

En Chine, l’activité manufacturière a continué à se contracter au mois d’août pour le neuvième mois consécutif; en Europe, l’activité du secteur privé dans la zone euro a encore décliné en août; et aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage la semaine dernière se sont de nouveau inscrites en hausse.

Autant de signes qui constituent “un environnement extérieur moins bon pour les entreprises américaines”, a relevé Evariste Lefeuvre, de Natixis.

L’évolution de la situation dans la zone euro était une autre préoccupation essentielle des opérateurs cette semaine.

“Les dirigeants européens sont revenus de vacances et les rencontres se sont multipliées” pour tenter de trouver une issue à la crise de la dette, a noté Christopher Low, de FTN Financial.

Le Premier ministre grec Antonis Samaras a notamment engagé un ballet diplomatique dans l’espoir d’obtenir des concessions sur le programme de rigueur imposé à son pays, rencontrant cette semaine le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, la chancelière allemande Angela Merkel et samedi le président français François Hollande.

Parallèlement, les taux d’emprunt en Espagne et en Italie ont une nouvelle fois grimpé vendredi sur le marché obligataire, “suggérant une possible contagion de la situation grecque”, a souligné Christopher Low.

Le courtiers sont très attentifs à toutes ces nouvelles car “les répercussions d’une dissolution de la zone euro irait bien au-delà de l’Europe”, a relevé l’analyste.

De l’autre côté de l’Atlantique, les minutes de la dernière réunion de la Fed, du 31 juillet et du 1er août, diffusées mercredi, ont marqué la semaine.

“Les indices avaient beaucoup monté en anticipation d’une Fed assez offensive, annonçant la possibilité d’un QE3”, une nouvelle phase d’assouplissement monétaire, a noté M. Lefeuvre.

Mais si les responsables de la Fed ont indiqué dans ce document ne pas exclure d’augmenter “sous peu” leur soutien à l’économie américaine, en cas d’un ralentissement persistant de l’économie, plusieurs signaux contrastés ont été envoyés depuis par plusieurs de ses dirigeants.

Les marchés d’actions sont donc désormais “sceptiques” sur une possible intervention de la Fed, mais “les marchés obligataires sont encore optimistes”, a relevé M. Low, notant que les rendements des bons du Trésor américain avaient beaucoup baissé. Ils étaient vendredi à 1,678% contre 1,816% la semaine précédente.

“Comme le message envoyé par les minutes était loin d’être clair, le marché est maintenant focalisé sur Jackson Hole”, dans le Wyoming, a relevé M. Lefeuvre.

Le 31 août, le président de la Fed, Ben Bernanke, doit y intervenir lors d’un séminaire international de politique monétaire organisé par la Fed. Il a ces dernières années utilisé cette tribune pour poser les bases de sa politique avant la rentrée.

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