Les Bourses européennes profitent d’une accalmie sur le front de la dette

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écran de la Bourse de Madrid montre les différentes places boursières de la zone euro, le 15 mai 2012. (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[21/05/2012 16:39:20] PARIS (AFP) Les Bourses européennes, excepté Milan et Madrid, ont fini en hausse lundi, profitant d’une accalmie sur le front de la dette, après un sommet du G8 qui a affiché son soutien au maintien de la Grèce dans la zone euro sans toutefois apporter de réponses concrètes à la crise.

Paris a pris 0,64%, Francfort 0,95%, Londres 0,70%. Madrid a accusé cependant un repli de 0,65% et Milan a cédé 0,28%.

Berlin et Paris veulent “tout faire” pour garder la Grèce dans l’euro, a encore réitéré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble après sa première rencontre avec le nouveau ministre français des Finances Pierre Moscovici.

“Le marché profitait d’une légère accalmie sur le front de la crise en zone euro”, ont relevé les analystes de Charles Schwab.

“Apparemment, tous les dirigeants du G8 soutiennent +la croissance+”, bien que les politiques qui y mènent puissent faire l’objet de divergences, a noté de son côté Dick Green, du site d’analyse financière Briefing.com.

“Les investisseurs veulent passer à autre chose après six séances consécutives de baisse”, a relevé Karee Venema, de Schaeffer’s Investment Research.

L’avenir de la Grèce reste incertain, les électeurs retournant aux urnes le 17 juin, aucun gouvernement de coalition n’ayant émergé après les législatives du 6 mai où les partis pro-austérité ont subi un revers.

Or, Alexis Tsipras, le leader du parti grec de gauche Syriza, en tête des intentions de vote des législatives du 17 juin, a déclaré à Paris qu'”il n’y a rien à négocier dans le mémorandum (le plan d’austérité de l’UE, de la FMI et de la BCE pour la Grèce, ndlr) car on ne négocie pas avec l’enfer”.

Les investisseurs craignent une contagion de la situation grecque à d’autres pays fragiles de la zone euro, avec en ligne de mire l’Espagne, dont le secteur bancaire inquiète.

L’Espagne n’a besoin d'”aucun type d’aide extérieure” pour assainir son secteur bancaire, qui croule sous les actifs immobiliers risqués depuis l’éclatement de la bulle, a affirmé son ministre de l’Economie, Luis de Guindos.

Le ministre a par ailleurs prévu un recul du PIB du pays au deuxième trimestre, d’une ampleur “similaire” au premier, où il avait baissé de 0,3%, ce qui marquait alors le retour de l’Espagne en récession.

Les investisseurs attendent désormais la réunion au sommet de mercredi soir des dirigeants de l’UE.

La monnaie unique se stabilisait face au dollar: vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l’euro valait 1,2767 dollar contre 1,2773 dollar vendredi vers 21H00 GMT.

Le marché obligataire européen a peu évolué lundi, alors que les taux d’emprunt de l’Espagne et l’Italie ont plutôt résisté, dans une séance où la prudence a dominé dans un contexte préoccupant et à deux jours d’une réunion européenne.

La France a levé avec succès plus de 8 milliards d’euros sur des échéances de court terme, un emprunt qui s’est soldé par des taux en baisse et une forte demande des investisseurs.