Arnaud Lagardère table sur la stabilité en 2012, après un exercice difficile

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ère, PDG du groupe homonyme, le 8 mars 2012 à Levallois-Perret (Photo : Eric Piermont)

[08/03/2012 20:18:12] PARIS (AFP) Arnaud Lagardère, PDG du groupe homonyme, table sur “un exercice 2012 stable”, après une année 2011 difficile qui s’est soldée par une lourde perte, liée essentiellement aux contre-performances de la branche Sport.

Pour l’ensemble du groupe, l’exercice 2011 s’est achevé sur une perte nette de 707 millions d’euros, qui avait été largement anticipée par les marchés, après deux avertissements en 2011 et au début de l’année. En 2010 le groupe avait réalisé un bénéfice de 163 millions.

Ce résultat “décevant” est attribué à des dépréciations d’actifs d’un montant de 895 millions, essentiellement dans le Sport et Canal+ France, qui accusent respectivement des pertes de valeur de plus de 500 millions pour le premier et de plus 300 millions pour la seconde.

“Si on met à part l’accident du Sport”, dont les activités sont regroupées au sein de la branche Lagardère Unlimited, “l’ensemble du groupe s’est très bien comporté en 2011” et “nous voyons l’exercice 2012 stable par rapport à 2011”, a déclaré jeudi son PDG en présentant à la presse les résultats de 2011.

“Les fondamentaux du groupe sont là et nous sommes plutôt confiants”, a-t-il dit, en affirmant sa détermination à poursuivre et relancer dès cette année l’activité du Sport, en dépit des contre-performances de 2011.

“Je suis très attaché au redressement de cette branche”, aujourd’hui présente notamment dans le marketing sportif et le négoce de droits médias, “parce que j’y crois”, a-t-il dit.

“Ce qui est essentiel c’est de garder son calme”, a ajouté le patron du groupe, qui est aussi actionnaire d’EADS, en rappelant les déboires passés du constructeur européen qui s’est redressé depuis, au point d’annoncer jeudi un bond de 87% de son bénéfice à 1,03 milliard d’euros pour 2011.

M. Lagardère, qui assurera la présidence du conseil d’administration d’EADS à compter du 1er juin, n’a pas souhaité préciser quand il entendait céder sa participation, se bornant à dire que l’on n’est pas encore “au bout du développement et de la commercialisation de l’A350”.

“Il est clair qu’un jour on vendra” a rappelé le directeur financier de Lagardère, Dominique D’Hinnin, peu avant la conférence de résultats. Mais “ce n’est pas probable à court terme”. “On attend tranquillement que cet avion soit opérationnel avant d’envisager une cession”, a-t-il ajouté.

En revanche, pour 2012 Lagardère s’est fixé comme “priorité” la finalisation de la cession de sa participation dans Canal+ France, valorisée à 1,2 milliard d’euros, selon M. D’Hinnin.

“Nous sommes toujours vendeurs” et l’introduction en Bourse est “l’option la plus ouverte”, a-t-il expliqué à quelques journalistes peu avant la conférence.

“On est prêt à saisir toutes les opportunités après l’été dès que le marché le rendra possible et il n’y a aucune raison de penser que cette opération ne se fera pas en 2012”, a souligné M. D’Hinnin.

Aujourd’hui, Lagardère est un groupe “très hétérogène avec une multitude de métiers aux performances très inégales, avec des cessions d’actifs qui peinent à devenir effectives”, a commenté un analyste à Paris. Il offre donc “peu de visibilité pour le court ou le long terme”, a-t-il ajouté.