Alliance PSA-GM : le marché, prudent, sanctionne l’augmentation de capital

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Photomontage des logos de General Motors et de PSA (Photo : Fabrice Coffrini)

[01/03/2012 14:25:08] PARIS (AFP) Le titre Peugeot était en net recul jeudi à la Bourse de Paris, le marché sanctionnant l’annonce d’une augmentation de capital qui efface pour le moment les éventuelles retombées positives de la prochaine alliance avec l’américain General Motors.

A 15H10 (14H10 GMT), l’action lâchait 6,71% à 14,03 euros, dans un marché en hausse de 1%.

“Entre deux nouvelles, une bonne l’alliance avec GM et une mauvaise, l’augmentation de capital d’un milliard d’euros, le marché a clairement choisi la mauvaise pour les actionnaires” car elle signifie une dilution des titres, a résumé Gaetan Toulemonde, analyste chez Deutsche Bank.

Les investisseurs sanctionnent d’autant plus le titre qu’ils sont très prudents sur l’efficacité à court terme de l’alliance entre GM et PSA et sur les économies d’échelle qui pourront en découler pour le français.

Prudence qui s’est d’ailleurs illustrée par la réaction de Moody’s. L’agence de notation financière a décidé jeudi de reléguer PSA dans la catégorie des émetteurs spéculatifs, invoquant des résultats décevants, et également sa prudence sur l’alliance avec General Motors.

PSA et GM ont annoncé mercredi une “alliance stratégique mondiale” visant à mutualiser leurs achats et à développer des plates-formes de véhicules communes. Les deux constructeurs automobiles attendent 2 milliards de dollars de synergies annuelles d’ici cinq ans.

L’accord prévoit que General Motors entre à hauteur de 7% dans le capital de PSA, devenant son deuxième actionnaire, derrière la famille fondatrice, à l’occasion d’une augmentation de capital d’un milliard d’euros.

Une fois passée la réaction épidermique à l’augmentation de capital, le marché devrait commencer à analyser plus dans le détail les termes de l’alliance avec le géant américain.

Tous les analystes s’accordent d’ores et déjà pour indiquer que le constructeur français était “dos au mur” et devait trouver une solution pour faire face à ses problèmes de liquidités et de surcapacité de production en Europe.

Si la question des liquidités va être résolue, il n’en est rien de celle de la surproduction. “L’alliance avec GM ne résout rien sur ce sujet fondamental”, soulignent les analystes de Barclays.

Même constatation de la part de l’agence de notation Fitch qui indique également clairement que “l’alliance proposée n’apporte aucune solution concernant le problème fondamental des surcapacités sur le marché européen”.

Quant aux economies d’échelle que les deux constructeurs attendent de cette association, les analystes dans leur ensemble se montrent aussi prudents, du moins sur le court terme.

“Il n’y aura pas d’économie pour Peugeot du moins sur la première année”, souligne-t-on chez Barclays.

Selon l’analyse de Bank of America-Merrill Lynch, “les synergies seront limitées avant 2016-2017, avant la mise en place d’une plateforme d’achat commune et d’un comité de pilotage”.

Sur le long terme , les analystes sont en revanche plus confiants sur les effets positifs de cette alliance et sur les gains qui en résulteront pour le constructeur français.

AU CM-CIC, les analystes conseillent d’acheter le titre, indiquant qu’il faut éviter de se focaliser sur le court terme et sur l’impact négatif de la dilution. Le courtier insiste sur le fait que le groupe francais “est sous valorisé, en pleine mutation et vient de nouer un accord stratégique majeur attendu depuis longtemps par le marché”.

“C’est une bonne alliance pour le groupe français sur le long terme même si cela ne résoud par les problèmes sur le court terme”, résument les analystes de la Deutsche Bank.

Enfin, Barclays souligne dans sa note que “cette alliance va se traduire par des bénéfices mais qui prendront du temps à se réaliser”, mais quand ces gains se mettront en place, “Peugeot sera le premier bénéficiaire”.