Dette européenne : une aide de la Chine est du “blabla”, estime Pascal Lamy

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ébat organisé par la télévision chinoise CCTV à Davos, le 26 janvier 2011 (Photo : Eric Piermont)

[26/01/2012 13:35:25] DAVOS (Suisse) (AFP) Les discussions sur un sauvetage financier de l’Europe par la Chine n’est que du “blabla médiatique”, ont estimé jeudi des responsables politiques et économiques réunis au Forum économique mondial (WEF) à Davos.

“De mon point de vue (…) cela est du blabla médiatique”, a estimé lundi le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy.

“Je ne crois pas une seconde qu’il y aura des négociations entre le gouvernement chinois et les Européens sur le thème: +nous achèterons votre dette si vous faites ceci ou cela+”, a-t-il poursuivi.

Selon M. Lamy, Pékin “ne fait même pas ça avec les Etats-Unis. Ils achètent de la dette américaine sans poser de condition. Alors je n’y crois pas”.

Des dirigeants en Europe, qui est secouée par une crise de la dette publique sans précédent, se sont tournés vers la Chine, qui détient les plus grandes réserves de changes avec près de 3.200 milliards de dollars (2.430 milliards d’euros), pour investir dans le fonds de secours européen.

La Chine n’a pour l’heure donné aucun engagement ferme de sa volonté de fournir un soutien financier, se contenant d’indiquer qu’elle continuait à “soutenir les efforts de l’Europe” pour en finir avec la crise de la dette.

Robert Greifeld, le président du Nasdaq, la bourse américaine des valeurs technologiques, a lui aussi écarté la possibiité d’un sauvetage chinois de la zone euro.

“Nous définissons la Chine comme un pays en développement et en même temps nous mettons en avant l’idée qu’un pays en développement devrait renflouer l’Europe développée”, a-t-il expliqué. “C’est un peu ironique. Je soutiendrai Pascal (Lamy) quand il dit que c’est du blabla, de la spéculation médiatique”, a-t-il ajouté. “je ne vois aucune légitimité là-dedans”, a encore dit M. Greifeld.

De toutes façons, “aussi grandes soient ses réserves, la Chine ne peut pas réoudre le problème même si elle le voulait”, a-t-il assuré, prenant pour exemple les 1.900 milliards de dette italienne.