à Woking, en Angleterre, le 17 novembre 2011 (Photo : Oli Scarff) |
[18/11/2011 16:05:00] BRUXELLES (AFP) Les gouvernements des 27 Etats de l’UE et le Parlement européen tentaient de trouver, vendredi à Bruxelles, un accord sur un budget pour 2012 combinant rigueur et relance, mais l’exercice s’avère difficile, tant les positions sont éloignées.
Lors de cette réunion sous haute tension, le commissaire européen au Budget, le Polonais Janusz Lewandowski, a mis en garde contre un échec.
“Quel signal adresserait l’Europe aux marchés et à ses 500 millions d’habitants si nous ne parvenons pas à nous entendre sur notre propre budget”, a-t-il lancé à l’ouverture de la réunion. “Nous ne pouvons pas nous permette un échec”, a-t-il insisté.
La réunion organisée à Bruxelles est une conciliation, ultime tentative pour arracher un accord.
La négociation porte sur 4 milliards d’euros et les discussions s’avèrent particulièrement difficiles, car le Parlement européen semble chercher l’épreuve de force.
Les élus ont en effet approuvé le 26 octobre un projet de budget prévoyant 133 milliards d’euros de dépenses en 2012, soit une hausse de 6,6 milliards d’euros (5,2%) par rapport à 2011, allant ainsi au-delà du projet présenté par la Commission européenne, qui préconisait une hausse de 4,9% à 132 milliards.
Or les Etats, dont les finances sont exsangues, refusent d’aller au-delà d’une hausse de 2,02% et veulent limiter les dépenses à 129 milliards d’euros.
Leur marge de manoeuvre est très réduite, car la Grande-Bretagne, la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Autriche et les Pays-Bas ont voté contre cette proposition jugée trop généreuse.
ésident de la Commission, José Manuel Barroso, au parlement européen, à Strasbourg, le 15 novembre 2011 (Photo : Patrick Hertzog) |
Le ministre néerlandais des Finances, Kees de Jager, a signifié les limites de l’exercice à son arrivée à Bruxelles.
“Le Conseil a accepté une hausse de 2%, égale à l’inflation (prévue pour 2012). Partout en Europe, les gouvernements adoptent des mesures d’austérité et procèdent à des coupes budgétaires. Ce serait un peu étrange que le budget européen soit en augmentation”, a-t-il déclaré.
“Nous espérons que le Parlement va accepter cette donne”, a-t-il conclu.
Le budget commun est essentiellement constitué par les contributions des Etats.
La conciliation prendra fin lundi prochain. Si elle échoue, la Commission devra faire une nouvelle proposition et l’Union européenne vivra au rythme du système des 12e provisoires pour chacun des postes de dépense. Un véritable cauchemar en raison de la complexité de sa mise en oeuvre, souligne-t-on de source européenne.
Les deux parties abordent cette conciliation dans “un esprit constructif”, assure-t-on à Bruxelles. Mais “l’accord n’est pas encore acquis, loin de là”, a-t-on souligné de source européenne.
Les Etats ont en effet réduit le projet initial de la Commission de 3,5 milliards. Les élus européens ont remis l’argent supprimé, et ont ajouté 471 millions d’euros dans leur projet.
“Ce budget montre que nous voulons renforcer l’UE, que nous voulons une UE compétitive pour relancer la croissance”, a expliqué le président du Parlement, le Polonais Jerzy Buzek.
Un premier test de la bonne volonté des Etats porte sur l’approbation d’un budget additionnel de 550 millions d’euros pour 2011 destiné à rembourser des actions qu’ils ont engagées pour lutter contre le chômage.
Les négociations se déroulent à huis clos. Mais les premiers échos font état de sérieuses difficultés.
La conciliation devrait durer “la journée et une partie de la soirée”, ont averti les négociateurs.
L’enveloppe globale du budget de l’UE est fixée pour sept ans et constitue le principal mécanisme de redistribution au sein de l’Union.