L’UE se réunit en sommet avec ses voisins de l’Est mais regarde vers le Sud

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étrangères Radoslaw Sikorski à Kaboul le 2 août 2011 (Photo : Shah Marai)

[29/09/2011 05:43:02] VARSOVIE (AFP) La Pologne qui assure la présidence de l’Union européenne accueille jeudi et vendredi à Varsovie un sommet du “Partenariat oriental”, avec l’espoir de combler les aspirations européennes de ses voisins orientaux, une gageure au moment où l’UE a les yeux rivés sur la Méditerranée.

Lancé par l’UE en mai 2009 à Prague à l’initiative de la Pologne et de la Suède, le Partenariat oriental s’adresse à six pays d’Europe orientale et du Caucase du Sud: Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, Moldavie et Ukraine.

Il se veut un pendant oriental à l’Union pour la Méditerranée chère à la France et a pour objectif de renforcer les relations économiques et politiques entre l’Europe et ces pays.

Varsovie voudrait également offrir aux pays concernés, issus de l’ex-URSS, une perspective d’adhésion à l’UE et de suppression, sous conditions, des visas d’entrée.

“Ce qui nous intéresse, c’est l’achèvement de négociations concernant l’accord d’association avec l’Ukraine d’ici la fin de l’année”, a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski dans l’édition polonaise de Newsweek publiée lundi. Une déclaration en ce sens devrait être publiée lors du sommet.

Pendant ce sommet, “nous allons annoncer l’ouverture de négociations, déjà bien préparées, sur les accords d’association entre l’UE, la Moldavie et la Géorgie. Ces pays doivent comprendre qu’actuellement le climat n’est pas favorable à l’élargissement de l’UE, mais cela ne veut pas dire que tout s’est arrêté et que ce temps est perdu”, a-t-il ajouté.

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ésidentgéorgien Mikheil Saakachvili à Krynica en Pologne le 7 septembre 2011 (Photo : Bartek Wrzesniowski)

Avec le printemps arabe, l’Union européenne regarde surtout vers la rive sud de la Méditerranée. Le projet de Partenariat oriental n’intéresse guère les pays du Sud de l’Europe. “Il s’agit d’un projet cher surtout à la Pologne et en ce moment on n’en voit pas trop l’intérêt”, dit un diplomate de haut rang à Bruxelles.

Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ne feront ainsi pas le déplacement pour ce sommet et seront représentés respectivement par François Fillon, Premier ministre, et Nick Clegg, vice-Premier ministre.

Fondamentalement, pour les initiateurs du projet le Partenariat oriental se veut une passerelle vers une adhésion à terme à l’UE. Mais pour d’autres en Europe il doit, au contraire, la remplacer.

Et l’actuelle situation politique difficile en Ukraine et au Bélarus constitue un frein au rapprochement

Le procès engagé en Ukraine contre l’ancien Premier ministre Ioulia Timochenko suscite de vives critiques au sein de l’UE.

Mme Timochenko est jugée depuis fin juin pour avoir outrepassé ses prérogatives de Premier ministre en 2009 en autorisant, sans l’approbation du gouvernement, la signature de contrats sur l’importation de gaz russe à un prix jugé actuellement trop élevé pour Kiev.

La finalisation de l’accord de libre-échange avec l’Ukraine ne pourra intervenir que si le cas de Mme Timochenko est réglé, a souligné le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé lors d’une réunion avec ses homologues de l’UE début septembre à Sopot (nord de la Pologne).

Avec le Bélarus soumis au régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko, les relations de l’UE sont au plus bas.

Le régime de Minsk, sous le coup de sanctions occidentales, a procédé à de multiples arrestations d’opposants depuis la réélection de Loukachenko en décembre 2010 et plusieurs dirigeants de l’opposition ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

Comme les autres ministres européens avant lui, M. Sikorski a réclamé à nouveau vendredi “la libération de tous les prisonniers politiques sans exception”, emprisonnés par le régime du président Loukachenko, “la condition du dialogue avec l’Union européenne”.