Autobiographie d’Assange : une publication “opportuniste”, selon l’Australien

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Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange quitte la Haute Cour de Londres, le 13 juillet 2011. (Photo : Leon Neal)

[22/09/2011 11:02:38] LONDRES (AFP) Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange a condamné en termes très vifs jeudi la parution “opportuniste” d’une autobiographie le concernant, malgré ses tentatives pour empêcher sa publication.

“En publiant cette ébauche contre ma volonté, Canongate (l’éditeur) n’a pas respecté notre contrat, a trahi ma confiance, mes droits de créateur et les assurances qui m’avaient été faites”, a jugé l’Australien dans un long communiqué publié à Londres.

“Ce livre devait porter sur le combat de ma vie, celui pour la justice via l’accès à la connaissance. Mais c’est devenu tout autre chose”, a ajouté le fondateur de WikiLeaks.

“Les évènements qui entourent sa publication non autorisée par Canongate n’ont rien à voir avec la liberté d’informer. Il ne s’agit que d’opportunisme d’un autre temps et de duplicité : entuber les gens pour faire du fric”.

Selon l’éditeur, le livre intitulé “Julian Assange: l’Autobiographie non autorisée” représente 50 heures d’entretiens avec Julian Assange, réalisés dans la propriété anglaise où il est assigné à résidence, dans l’attente d’une décision sur une demande d’extradition de la Suède à son encontre.

L’Australien, âgé de 40 ans, est accusé par deux Suédoises d’avoir eu des relations sexuelles contraintes et non protégées en août 2010, ce qu’il a toujours démenti.

D’après Canongate, Julian Assange a tenté d’anuler le contrat avec eux en juin, mais il avait déjà dépensé son avance pour régler ses frais de justice.

“Nous avons donc décidé d’honorer le contrat et de publier”, a expliqué la maison d’édition, qui s’est engagée à “régler ses droits d’auteur” au fondateur de WikiLeaks.

Le livre correspond à une version datant de mars dernier, avant qu’Assange ne se rétracte, d’après l’éditeur.

Dans cette autobiographie, l’Australien nie à nouveau les accusations de viol qui pèsent contre lui.

“Je n’ai pas violé ces femmes et ne vois rien dans ce qui s’est passé entre nous qui puisse le laisser penser, excepté une volonté de me nuire, un plan pour me piéger ou un terrifiant malentendu”, dit-il.

“Je suis peut-être un phallocrate mais pas un violeur (…) Ces deux femmes ont eu des relations sexuelles avec moi pleinement consenties”, fait-il encore valoir.

Il s’en prend aussi dans certains passages au Guardian et au New York Times, deux des journaux avec lesquels WikiLeaks avait un partenariat pour diffuser des milliers de câbles diplomatiques américains, mais qui ont ensuite pris leurs distances avec Assange.

Le livre relate par ailleurs le “frisson” que procurait à Assange adolescent et hacker (“peut-être, comme tous les pirates, un peu autiste”) le fait de s’introduire dans les systèmes informatiques du gouvernement américain.

“C’est un peu comme d’être téléporté à l’intérieur du Pentagne et de se promener dedans pour en prendre le contrôle”, raconte-t-il.