Les maisons en bois à la conquête des Tunisiens

Par : Tallel

chalet-medibat.jpgA l’occasion de la tenue de la 11ème édition du MEDIBAT à Sfax (du 6 au 9 juin 2011), une curiosité a retenu l’attention des visiteurs du Salon. C’est une maison en bois qu’on ne voit -ou rarement- que dans les films. Et pourtant, ce genre de maison commencent se frayer un chemin dans les habitudes des Tunisiens, avec la création de la société Lajnef Maison Bois.

Le promoteur en est Toumi Lajnef, diplômé de HEC Paris, consultant dans un cabinet parisien pendant trois, et qui a donc préféré troquer son métier de base à celui de son “rêve d’enfance” comme il nous l’a indiqué. Et lorsqu’on lui a posé la question de savoir pourquoi et comment il a opérer ce changement, sa réponse est on ne peut plus simple: “c’est une question de sensibilité. J’ai grandi à Mahrès dans une maison en bois d’où je tire effectivement cette sensibilité qui risque de devenir une vocation”.

Mais est-ce que ça marche? «Pas comme en Europe, c’est certain», répond-il. Cependant, pour M. Lajnef, la tendance est bonne, car, à cause de la globalisation, les Tunisiens voyagent, et forcément s’inspirent de ce qui se passe ailleurs, dont les maisons en bois. D’ailleurs, depuis le lancement de son projet en 2010, M. Lajnef nous affirme que sa société, qui emploie quelque trente personnes aujourd’hui, a vendu une dizaine de projets, dont deux restaurants, un projet de tourisme écologique à Béni Mtir (comprenant 10 chalets plus de locaux communs, de salle de massage…) ainsi que des maisons secondaires.

Il précise également qu’il ne faut pas s’attendre à voir émerger dans nos villes des maisons en bois avant longtemps. Pour le moment, ceux qui s’y intéressent réellement, ce sont des gens qui ont besoin d’en faire plutôt une résidence secondaire, ou bien dans le secteur du tourisme de luxe ou écologique. C’est le cas notamment de cette maison en bois de 113 mètres exposée durant ce Salon MEDIBAT et achetée par un architecte au prix de 75.000 dinars tunisiens.

Dans le futur, le manager espère apporter quelques améliorations tout en essayant de répondre aux appréhensions des consommateurs, notamment en termes de niveaux d’isolation et de confort. A noter que le bois possède plusieurs avantages: il consomme moins d’énergie, il résiste mieux à l’eau par rapport aux constructions classiques (en béton par exemple), il se consume moins vite que les matériaux classiques…

Maintenant, est-ce que ces arguments suffiront à faire bouger nos habitudes en matière d’habitat? Personne n’est actuellement en mesure de donner de réponses définitives. Mais en tout cas, M. Lajnef s’est jeté à l’eau beaucoup plus par conviction personnelle qu’autre chose. Et comme il semble prendre du plaisir, ça pourrait marcher. Qui sait.