é des Marchés Financiers (Photo : Thomas Coex) |
[30/05/2011 07:26:51] PARIS (AFP) L’Autorité des marchés financiers (AMF) s’inquiète de l’accès des PME aux marchés boursiers, un processus qui pourrait être compromis par les nouvelles règles de Bâle III et le mouvement de rapprochement entre différents opérateurs boursiers.
“Le financement des entreprises est affecté par l’impact du nouveau cadre prudentiel de Bâle III”, note le gendarme de la Bourse dans son rapport annuel sur les risques qui pèsent sur les marchés financiers, publié lundi.
Ces règles impliquent que les banques doivent geler davantage de fonds propres et qu’elles auront moins de ressources à consacrer au crédit et donc au financement des entreprises, explique l’AMF.
Cela peut “constituer un frein à l’introduction en Bourse des PME”, souligne-t-elle.
Selon elle, le mouvement actuel de consolidation entre plusieurs opérateurs boursiers “renforce” ces craintes car il pose la question de la capacité des Bourses “à garder les coûts de cotation à un niveau supportable pour les plus petites entreprises”.
L’allemand Deutsche Börse souhaite fusionner avec le groupe transatlantique NYSE Euronext tandis que la Bourse de Londres et un consortium baptisé Maple, formé de banques canadiennes et de fonds locaux, tentent chacun de séduire les actionnaires de la Bourse de Toronto.
D’autres risques sont pointés du doigt par le régulateur français.
“Les nouvelles dégradations des situations budgétaires de certains Etats et des bilans des banques pourraient significativement impacter la stabilité financière”, remarque-t-il. D’après lui, les banques allemandes seraient les plus exposées en Europe, la dette des pays les plus fragiles représentant 13% de leur portefeuille de dettes souveraines, contre 11% pour les établissements français et 8% pour les établissements anglais.
L’Autorité des marchés financiers s’inquiète aussi de l’évolution des marchés de matières premières, mettant en avant le rôle toujours “plus important des intermédiaires financiers au détriment des intervenants traditionnels” et “le développement considérable” des marchés dérivés sur ces produits, ce qui favorise “la multiplication de comportements abusifs”.
Le “trading haute fréquence” (high frequency trading, THF), qui permet de réduire a minima le temps de passage d’un ordre d’achat ou de vente et n’est pour l’instant pas réglementé, est un autre sujet de préoccupation.
D’autant qu’il se développe très rapidement. Il représente actuellement 40% des transactions sur les marchés européens contre 9% en 2007, selon une étude de l’AMF publiée mi-avril.