Le système libéral a la faveur des Tunisiens, selon un sondage d’ISTIS

conference-de-presse--art.jpgAlors que les sondages d’opinion réalisés après la révolution par plusieurs
bureaux spécialisés dans les enquêtes statistiques ont porté principalement sur
la notoriété des personnalités et partis politiques, celui réalisé par
l’Institut de sondage et de traitement de l’information statistique (ISTIS), en
partenariat avec Mayadine, plateforme de Market Research, ambitionne d’apporter
des réponses à certains interrogations, entre autres sur la perception de la
situation actuelle du pays au niveau de la sécurité, des médias et des
performances du gouvernement provisoire, les risques perçus par les Tunisiens
sur l’avenir du pays ainsi que leur opinion sur les revendications sociales et
leur impact.

«L’objectif de l’enquête est d’apporter un éclairage sur l’état d’esprit actuel
et la perception du Tunisien concernant ces questions actuellement sujets à
débat et polémique», a expliqué Hosni Nemsia, DG d’ISTIS, lors d’une conférence
organisée mercredi 27 avril 2011 à Tunis.

Un échantillon de 1.828 personnes a été sélectionné selon la méthode des quotas
par région, milieu, genre et âge. L’enquête a été administrée en face à face en
arabe sur la base d’un questionnaire préétabli.

Situation actuelle de la Tunisie

Globalement, la situation a été jugée incompréhensible par 52,6% des personnes
interrogées, 22,7% jugent qu’elle est normale après une révolution, 13,7% ne
ressentent aucun changement et 11% la trouvent inquiétante.

Dans un futur proche, l’évolution de la situation du pays ne semble pas claire
pour 66,1%; elle se complique davantage pour 19,9% et uniquement 14% déclarent
que la Tunisie est sur la bonne voie.

Les revendications sociales (55,4%) et la faible performance de l’UGTT (55,2%)
et des partis politiques (68,2%) représentent des facteurs d’insatisfaction de
la population tunisienne.

Malgré cette situation, deux tiers (66,3%) des Tunisiens restent moyennement ou
totalement confiants dans l’avenir du pays vis-à-vis de l’ordre, la liberté et
la justice.

La révolution et les médias-presse

Le sondage a révélé qu’avant la révolution, 42,5% des Tunisiens s’intéressaient
aux informations, cette proportion s’élève actuellement à 91,4%. Cette tendance
concerne notamment l’ensemble de la population toutes catégories confondues.

Ainsi, les supports médiatiques les plus souvent utilisés sont :

– Les chaînes de TV tunisiennes : 74,2%

– Les chaînes de TV étrangères : 67,4%

– Les chaînes de radio : 45,5%

– Les journaux et magasines tunisiens : 30,8%

– Les journaux et magasines étrangers : 15,4%

– Internet (facebook, tweeter, …) : 36,9%

– Journaux électroniques et sites d’actualité : 25,9%

Au niveau régional, les résultats indiquent que l’usage d’Internet est moins
fréquent dans les régions de l’ouest, le pourcentage de personnes qui
n’utilisent jamais ou qui utilisent rarement l’Internet pour s’informer dépasse
67% dans le Nord-est et 78% dans le Centre-ouest.

Les tendances politiques

Plus de 55% de la population s’intéressent à la politique, et les sceptiques ne
représentent que 20%. Les franges de la population les plus concernées sont
constituées de ceux qui ont un niveau d’instruction supérieur au primaire, toute
activité confondue sauf les femmes au foyer. Au niveau régional et par rapport à
ce niveau global, la région Nord-ouest est en décalage avec près de 35% alors
que la région de la capitale présente un intérêt prononcé avec près de 75%.

La connaissance du paysage politique actuel est à 62% faible et 27% moyenne. Une
personne sur dix déclare en avoir une bonne connaissance. Le taux de
méconnaissance est assez homogène entre les diverses régions et milieux,
dégressif avec le niveau d’instruction.

Au niveau du système économique, une personne sur trois déclare ne pas avoir de
sensibilité précise. Pour ceux qui ont un choix, un tiers opte pour un système
libéral avec intervention de l’Etat. Le système socialiste n’a pas la faveur et
ne récolte pas plus de 4%. Un sondé sur 10 est favorable à un système économique
à consonance islamique, et un sondé sur cinq préfère le système libéral.