FMI : “bonnes” perspectives pour l’économie mondiale, sauf choc pétrolier

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énéral du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn le 10 février 2011 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[11/04/2011 14:18:20] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international a estimé lundi que les perspectives de l’économie mondiale étaient “bonnes”, sauf à imaginer un choc pétrolier, notant cependant que la croissance est insuffisante pour faire chuter des taux de chômage élevés.

Le FMI a laissé inchangée lundi sa prévision de croissance mondiale établie en janvier, à 4,4% en 2011, après 5% en 2010. Cette croissance se fait toujours à “deux vitesses”, rapide dans les pays émergents et en développement (6,5% prévus), plus lente dans les pays développés (2,4%).

“Les perspectives économiques pour 2011-2012 sont bonnes, en dépit de la volatilité à nouveau causée par les craintes de perturbations de l’offre de pétrole”, a relevé le FMI dans ses “Perspectives économiques mondiales” semestrielles.

“Le principal risque pour la croissance concerne l’éventualité que les prix du pétrole surprennent de nouveau par leur vigueur à cause de perturbations dans l’offre”, ajoute le FMI.

Son hypothèse principale repose sur un baril à 107 dollars en moyenne en 2011.

Mais le FMI en a examiné une autre où cette moyenne s’établirait à 150 dollars (contre 79 en 2010). Dans ce cas, les pays développés, l’Asie et l’Afrique subsaharienne perdraient 0,75 point de croissance, l’Amérique latine 0,5 point et les pays producteurs de pétrole verraient leur croissance s’élever.

Les auteurs des prévisions reconnaissent la difficulté d’établir des projections sur un marché qui a connu beaucoup de perturbations depuis le début de l’année, avec des révoltes dans plusieurs pays arabes.

“Les perspectives du marché du pétrole restent fort incertaines, les perceptions des risques géopolitiques pour l’offre pouvant être instables”, ont-ils expliqué.

Les économistes du FMI restent inquiets face à la pénurie d’emplois.

“La croissance n’est pas suffisamment forte pour entamer profondément des taux de chômage élevés. Quelque 205 millions de personnes recherchent encore un emploi, soit 30 millions de plus dans le monde qu’en 2007”, ont-ils rappelé.

Or “le fardeau de plus en plus lourd du chômage supporté par les jeunes génère des risques pour la cohésion sociale”, ont-ils expliqué.

L’institution relève que “beaucoup de problèmes bien connus des responsables politiques restent irrésolus, tandis que de nouveaux se manifestent”.

Les tensions dans le secteur financier, et en particulier sur les marchés de la dette publique en Europe, font partie de ces difficultés persistantes. “Des éléments de vulnérabilité budgétaire et financière importants se cachent toujours derrière une évolution des marchés qui s’est récemment avérée propice, en particulier dans la zone euro”, a souligné le FMI.

Quant aux économies émergentes, elles “doivent se protéger contre la surchauffe et l’explosion du crédit”.

A court terme, a relevé le Fonds, le problème économique le plus urgent pour de nombreux pays de la planète réside dans “les fortes hausses des prix de l’alimentation, qui entraînent d’autres difficultés sociales”.

Or “les troubles sociaux au Proche et au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pourraient mettre encore plus de pression sur les prix de l’alimentation si les gouvernements des grands importateurs de céréales dans la région et au-delà augmentent leurs achats”, a prévenu le FMI.