Tunisie : Quand les Twitteurs tirent la sonnette d’alarme!

Des jours et des jours avant que, le 16 février 2011, Mustapha Kamel Nabli,
gouverneur de la Banque centrale, n’ait mis en garde contre le dérapage
économique de la Tunisie, la communauté des Twitteurs avait longuement averti
contre ce que certains appellent “aller la tête dans le mur“!

La conscience des Twitteurs avait vu et crié sur le réseau social ”Twitter”,
avant les autres, les inconséquences de nous tous en toutes sortes de choses,
des plus ”bénignes” aux plus franchement dangereuses. Cela va du parking
sauvage des voitures aux revendications les plus irrationnelles, en passant par
les innombrables piquets de grève… De quoi lier les mains et les pieds du pays
alors que l’heure tourne!

Mais il faut d’abord peut-être dire un mot des Twitteurs. A la différence des
Facebookers qui s’activent généralement à partir d’un ordinateur dans un local,
les Twitteurs agissent le plus souvent à partir de leurs Smartphones (BlackBerry,
iPhone, GSM sous Androïd…) qu’ils trimballent partout avec eux sur le terrain,
donc au cœur de l’action. Ils sont donc plus réactifs, plus informatifs et leur
activisme est essentiellement celui de la rue, pour avertir, rallier, montrer…
En général de niveau universitaire, technophiles, entendant trois langues
(français, arabe, anglais), ils constituent la frange haute de la jeunesse, la
plus engagée, la plus consciente.

Les derniers jours, ils ont étonné par leur attachement à exprimer un ras-le-bol
des revendications et des contestations qui n’ont, selon eux, aucun sens alors
que nous sommes dans une dangereuse période de transition. En substance, les
mêmes propos du gouverneur de la BCT.

Car Mustapha-Kamal Nabli a semblé dire, en termes ”scientifiques”, ce à quoi
appelaient les Twitteurs en termes ”activistes”: accorder un intérêt accru à
l’aspect économique après les aspects politique et sécuritaire, éviter le
dérapage économique, aborder les revendications sociales selon les priorités,
retourner à un cycle de production normal, se repositionner sur les marchés
extérieurs, préserver le compétitivité…