L’UE veut être l’allié le plus puissant de la jeune démocratie tunisienne, indique Catherine Ashton

En visite en Tunisie, Mme Catherine Margaret Ashton, première vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la politique de sécurité, a déclaré au cours d’une conférence de presse que «l’UE est déterminée, à court et long termes, à être l’allié le plus puissant du peuple tunisien pour l’accompagner dans sa propension à édifier une démocratie moderne».

Elle a ajouté que l’UE a commencé à revoir toutes ses politiques et instruments d’aide pour augmenter son appui à la Tunisie (y compris les moyens d’aborder la mobilité et l’accès au marché).

Concrètement, elle a annoncé une révision à la hausse de l’assistance européenne à la Tunisie laquelle totalise 258 millions d’euros pour 2011-2013. Mieux, Mme Ashton s’est engagée à décaisser, immédiatement, de l’argent frais. Quelque 17 millions d’euros seront mis dans les jours qui viennent à la disposition des Tunisiens. Une bouffée d’oxygène en ces temps difficiles.

Elle a ajouté qu’elle avait demandé à la Banque européenne d’investissement (BEI), bras financier de l’UE, de mettre l’accent sur la Tunisie et de mobiliser, cette année, en sa faveur, dans le cadre de la Politique de voisinage sud, jusqu’à 1 milliard d’euros. Cette enveloppe servira, selon Mme Ashton, à financer la création de nouvelles PME, des projets d’infrastructure de transport et autres projets favorisant la démocratie et le développement socioéconomique, particulièrement dans les régions intérieures du pays, a-t-elle tenu à préciser.

«L’Union européenne est de tout cœur derrière les aspirations du peuple tunisien pour la liberté et la démocratie», a-t-elle affirmé avant de poursuivre: «tous les acteurs politiques tunisiens et la société civile doivent continuer à travailler ensemble vers des élections libres et démocratiques plus tard dans l’année».

L’objectif est double: aider à développer et étayer l’ouverture politique et la transition démocratique et appuyer le développement économique et social.

Par delà cette révision à la hausse de l’assistance européenne et le souci de l’Union de la diversifier en vue d’en faire profiter les différentes composantes de la société civile (ONG, associations…..), l’UE est déterminée à aider la Tunisie à atteindre quatre objectifs.

Le premier consistera à accélérer les négociations sur le Statut avancé, le but étant de parvenir, avec le gouvernement provisoire, à un accord qui sera ratifié par le gouvernement issu des élections d’ici fin 2011.

Le deuxième est d’aider la Tunisie à organiser, au mois de mars prochain, une conférence de bailleurs de fonds sur la nouvelle donne démocratique et développementale dans le pays.

Le troisième se propose de faire bénéficier la Tunisie de l’expertise européenne en matière d’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes. Interpellée sur la date d’organisation de ces élections, Mme Ashton a déclaré que le gouvernement tunisien ne lui a rien révélé sur cette question.

Le quatrième vise à promouvoir, en Europe, la Tunisie en tant que site de production international attractif et d’encourager les entreprises européennes à s’y implanter.