évoilée le 14 décembre 2010 (Photo : Thomas Coex) |
[29/12/2010 18:12:56] PARIS (AFP) L’opérateur Free avait été le premier à les proposer en 2002, suivi de mauvaise grâce par ses concurrents: les box associant téléphone, internet et télévision à moins de 30 euros par mois ont vécu et vont disparaître en 2011, victimes notamment d’une hausse de la TVA.
Orange a été le premier à agir début décembre en annonçant qu’il répercuterait la hausse de TVA inscrite dans le budget 2011 à partir du 1er février, avec une hausse de tarif de maximum 3 euros par mois sur les offres contenant des services de télévision.
SFR (groupe Vivendi) a dit qu’il appliquerait des hausses de deux à trois euros sur ses abonnements internet et jusqu’à 9,50 euros sur certains abonnements de téléphonie mobile à partir du 1er février, à la suite de l’augmentation de la TVA.
Bouygues Telecom a annoncé qu’il répercuterait la hausse de la TVA sur ses forfaits à partir de mars 2011. Les clients seront avertis un mois avant, par courrier, “conformément à la loi”.
Le gouvernement, sous pression de la Commission européenne, a décidé en septembre de mettre fin à un dispositif qui leur permettait de réduire la TVA sur une partie de la facture.
Jusqu’à présent, une moitié de la facture de ces offres était assujettie à une TVA à 19,6% et l’autre à un taux réduit de 5,5%, en échange d’une participation des fournisseurs d’accès au fonds de soutien au cinéma. Au 1er janvier, la totalité sera facturée au taux plein de 19,6%. Au passage, cela permettra à l’Etat d’engranger 1,1 milliard de recettes supplémentaires.
Mais la TVA n’est pas la seule raison de l’inflation pour le client. Le câblo-opérateur français Numericable, dont la majorité des offres sont épargnées par la hausse de la TVA à 19,6%, en a pourtant profité pour annoncer mercredi qu’il augmenterait ses tarifs de 3 euros en moyenne à partir d’août 2011.
“Nous considérons que le diktat des 29,90 euros n’a pas de sens”, alors que d’autres opérateurs créent des offres atteignant 35 ou 36 euros “avec des ajouts qui ne sont pas liés à la hausse de la TVA”, dit un porte-parole du câblo-opérateur, Antoine Boulay.
Free, qui avait imposé la norme de ce prix imbattable en 2002 en lançant sa Freebox, révolutionnaire pour l’époque, poussant les autres opérateurs à s’aligner, a aussi déclaré forfait.
Son abonnement mensuel augmentera de près de 10 euros pour la majorité des clients, ce qui n’a pas empêché son PDG, Xavier Niel, de claironner à la mi-décembre que le prix de sa nouvelle box était “maintenu à 29,99 euros par mois”.
Free va en effet répercuter, selon le quotidien le Figaro, la hausse de la TVA sur les box de 1,99 euros, “les abonnés dégroupés qui souhaiteront conserver la même offre qu’aujourd’hui devront ainsi souscrire une option à la carte et payer au minimum 31,98 euros par mois” au lieu de 29,99.
A cela s’ajouteront 5,99 euros désormais facturés à la grande majorité des abonnés Free au motif qu’ils sont “dégroupés”, c’est-à-dire sans lien avec le réseau de France Télécom.
L’abonnement mensuel de 30 euros était de moins en moins rentable pour les opérateurs, car il ne leur permettait de réaliser que des marges très étroites.
L?UFC-Que Choisir souligne cependant qu?une multitude de forfaits fixes et mobiles sans service télévisuel ont bénéficié d?un taux de TVA à 5,5% initialement réservé aux offres triple play et que “ce bricolage fiscal laisse craindre que les opérateurs aient utilisé un dispositif fiscal pour dégager une marge qui n?a jamais été redistribuée aux consommateurs”.
Seule bonne nouvelle pour les clients, la révision unilatérale des conditions tarifaires leur donne le droit de résilier leur abonnement internet et certains forfaits mobiles tout en gardant leur téléphone, dans un délai de 4 mois.