Tunisie – Transports : Des trains roulant à 200-250 km/h c’est possible, affirme Mme Thi-Mai Tran, DG d’Alstom Transport Tunisie

thi-mai-tran-1.jpgAlstom Transport a conclu des accords de coopération avec la Transtu et SNCFT pour le développement qui sont en cours concernant les réseaux ferroviaires tunisiens du métro ou du futur RFR. WMC a rencontré Mme Thi Mai Tran, Directeur Générale d’Alstom Transport Tunisie pour parler des engagements d’Alstom et de ses réalisations en Tunisie et au Maghreb.

Quel est le bilan de la coopération d’ Alstom Transport avec la Transtu au niveau du métro de Tunis?

La collaboration entre Transtu et Alstom n’a cessé de se renforcer depuis 2004, année de l’attribution du contrat de 30 Citadis destinés à moderniser la flotte de tramway. Le contrat d’électrification de la ligne de tramway vers El Mourouj, les commandes complémentaires de 9 puis de 16 rames Citadis, conclue en juillet 2010 pour la dernière, illustrent ces relations de confiance renouvelée.

Il faut ajouter le contrat de maintenance de l’ensemble des Citadis -55 rames au total – signé également en juillet dernier ; c’est la première fois en Tunisie, qu’un opérateur de transport confie ce type de prestations à l’un de ses partenaires.

Ne retenons qu’un seul chiffre : 100% de disponibilité des tramways Citadis. Les clients de Transtu le constatent tous les jours. Ce chiffre résume notre engagement quotidien pour permettre à notre client de faciliter la mobilité des Tunisois.

Des nouvelles perspectives de développent entre les 2 partenaires existent – elles et dans quelle direction s’oriente la coopération future?

Il s’agit tout d’abord pour Alstom de remplir les engagements contractuels concernant à la fois la livraison de 16 nouvelles rames –prévue pour la première en 2012- ainsi que la mise en œuvre du marché de maintenance. Ce contrat va permettre de créer environ 20 emplois sur 5 ans dans les ateliers de Transtu et de développer le savoir-faire ferroviaire en Tunisie.

D’autre part, nous suivons très attentivement les projets prévus dans le cadre des XIe et XIIe plans afin d’accompagner Transtu dans le développement des transports urbains

Alstom Transport mène aussi des relations de coopération avec la SNCFT pour la construction du RFR? Où en est ce projet? Quel est le rôle d’Alstom et des autres partenaires tunisiens et étrangers?

En 2008, la SNCFT a attribué au consortium que nous pilotons, un contrat d’infrastructure et d’électrification de la ligne ferroviaire Tunis-Borj Cédria qui marque la première étape du projet de construction du réseau ferroviaire rapide (RFR). Alstom installe notamment 105 km de caténaires sur 23 km de voies double, la sous-station électrique qui alimentera les caténaires, et installe également les travaux de rehaussement et d’éclairage des quais. Le système de signalisation et de télécommunications de la ligne est réalisé par notre partenaire Ansaldo STS.

Grâce à ce contrat, Alstom Transport Tunisie contribue d’une part à l’amélioration de la qualité de l’environnement en limitant l’utilisation du diesel au profit de l’électricité ; d’autre part, nous avons constitué une équipe de caténaristes, recrutée et formée en Tunisie. Cette équipe sera apte à l’avenir, à assurer des services d’assistance technique pour la maintenance de cette ligne, mais aussi à participer à tout autre grand projet de la SNCFT.

Soulignons, que nous avons remis une offre concernant la construction de 2 nouvelles lignes sur les 5 prévues pour le RFR. Nous avons constitué un groupement avec Thales et deux sociétés de génie civil tunisiennes : EGMS et Bonna-Tunisie. Les offres techniques sont en cours d’analyse par RFR et les résultats sont attendus d’ici à fin 2010. L’attribution du contrat aura lieu courant 2011.

Est ce que la Tunisie s’intéresse aux autres technologie Alstom comme le TGV par exemple?

La Tunisie s’intéresse aux technologies de pointe pour son développement économique en général. Cela se vérifie en matière d’infrastructures de transport. Avec Citadis, Tunis a été pionnière en tramway, ce fut la 1e ville du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord à choisir en 2004, un tramway moderne. Il est imaginable qu’un jour, des voyageurs circuleront entre la grande banlieue et le centre de Tunis à bord d’un Citadis-Dualis, un véhicule hybride, à la fois « tram » et « train » qui permet d’éviter les ruptures de charge, de fluidifier le trafic et les déplacements.

Alstom est multi-spécialiste en équipements et solutions ferroviaires, ce qui signifie que nous pouvons aider nos clients tunisiens à répondre aux besoins croissants de transport. Qu’il s’agisse de transporter des passagers au cœur des villes, de relier les banlieues et les centres-villes ou encore, de rapprocher les métropoles régionales avec des infrastructures à grande ou à très grande vitesse. Porter la vitesse aux environs de 200-250 km/h sur les infrastructures existantes grâce à nos trains pendulaires ou apporter nos 30 ans d’expertise inégalée en très grande vitesse au projet du Transmaghrebin constituent des défis que nous sommes prêts à relever pour participer à la modernisation de la Tunisie.

Alstom est présente au Maroc et en Algérie, est ce que votre groupe a une approche commune du marché maghrébin?

Le Maghreb se caractérise par des tendances et des besoins identiques : décongestionner les centres urbains, réinventer les villes et leur architecture, moderniser les réseaux passagers et fret, et augmenter leur capacité, réduire l’impact de la facture pétrolière, prendre en compte l’environnement et réduire la pollution atmosphérique.

Sur ces 3 marchés en forte expansion, Alstom cherche à contribuer au développement et à la modernisation des infrastructures, des équipements et du savoir-faire ferroviaire. Les relations que nous avons établies à long terme sur la base de la technologie et du développement durable nous permettent de nous positionner en tant que leader avec 30% de part de marché sur la période 2006-2009.

En Tunisie, notre ambition est de continuer à fournir des solutions reconnues, innovantes, et respectueuses de l’environnement pour améliorer la mobilité des Tunisiens et, nous voulons également renforcer notre participation à l’économie locale en développant les partenariats et les emplois locaux.

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