Des sénateurs climato-sceptiques américains financés par des industriels européens

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éricain au-dessus du Capitole, le 7 octobre 2009 à Washington (Photo : Karen Bleier)

[25/10/2010 08:38:52] PARIS (AFP) Plusieurs grands noms de l’industrie européenne, dont les allemands Bayer et BASF et les français Lafarge et GDF-Suez, ont financé des sénateurs américains niant les dangers du réchauffement climatique, selon un rapport publié lundi par le Réseau Action Climat d’Europe (RAC).

Ce document, dont l’AFP a obtenu copie, révèle que “les plus gros pollueurs européens”, selon le RAC, ont versé plus de 306.000 dollars en 2010 à des sénateurs climato-sceptiques ou s’opposant à la loi sur le climat aux Etats-Unis.

Le rapport de ce réseau de 130 ONG engagées dans la lutte contre le changement climatique, est basé sur des chiffres publiés en octobre par la Commission fédérale électorale américaine, à l’occasion des élections à mi-mandat du président Obama le 2 novembre. Ils détaillent les sommes reçues par chaque sénateur et le nom du donateur, conformément à la politique de transparence américaine sur le financement des élus.

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à Berlin (Photo : John Macdougall)

“Un groupe des plus gros producteurs de dioxyde de carbone (CO2) en Europe finance les campagnes politiques de certains des plus fervents opposants à l’action contre le changement climatique au sein du Sénat”, écrivent les auteurs du rapport tout en soulignant que “ces entreprises européennes font en même temps du lobbying contre des réductions drastiques de ces émissions (de gaz à effet de serre GES) en Europe avec l’argument qu’il ne faut rien faire avant toute action des Etats-Unis en la matière”.

Selon le RAC, il s’agit de “sabotage à l’échelle mondiale parce que l’absence d’action aux Etats-Unis a été l’une des principales raisons de l’échec” du Sommet de Copenhague en décembre dernier.

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çais Lafarge, le 17 juillet 2009 (Photo : Loic Venance)

Le rapport affirme que le cimentier français Lafarge, responsable de l’émission l’an dernier de 15 millions de tonnes d’équivalent CO2, a versé 34.500 dollars et GDF-Suez 21.000 dollars aux élus américains climato-sceptiques ou opposés à l’instauration d’un marché du carbone aux Etats-Unis.

Le plus généreux donateur du groupe, selon le rapport, a été le groupe pharmaceutique allemand Bayer avec 108.100 dollars suivi par BASF avec 61.500 dollars.

Le porte-parole de Bayer, Günter Forneck interrogé lundi par l’AFP a dit que le groupe “ne peut pas commenter” le montant ou la destination des fonds. “Ce ne sont pas des dons d’entreprise, ce n’est pas l’argent de l’entreprise, c’est un système établi aux Etats-Unis selon lequel l’entreprise collecte les dons des salariés qui veulent s’engager. Ce qu’ils en font c’est leur affaire… c’est la démocratie”, a-t-il ajouté.

Parmi les autres entreprises citées dans le document, on trouve le sidérurgiste Arcelor-Mittal (luxembourgo-indien), le pétrolier britannique BP, le chimiste belge Solvay et le groupe énergétique allemand EON.