Tunisie : Que faire contre le chômage?

Dans sa lettre présentée au chef de l’Etat à l’occasion de la parution du 51ème
rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie, M. Taoufik BACCAR, gouverneur
de la même institution, a parlé en long et en large du chômage, de crédits
classés, de croissance, de déficit budgétaire, de dette publique, d’épargne,
d’inflation, d’investissements publics et privés, de taux d’intérêt…

Tenu par le devoir de sincérité, il nous annonce que le chômage a empiré : ”Les
créations nettes d’emplois ont été affectées par les difficultés conjoncturelles
que les entreprises exportatrices ont rencontrées, suite à la contraction de la
demande extérieure. Ces créations sont revenues à 57 mille postes en 2009 contre
70 mille l’année précédente, ce qui a provoqué une augmentation du taux de
chômage pour atteindre 13,3% contre 12,4% en 2008. Les mesures prises, dès la
fin de 2008, pour relancer l’économie, ont permis de préserver un nombre
important de postes d’emploi menacés et d’éviter l’accroissement du taux de
chômage à un rythme plus accéléré.”

Il appelle aussi à un surcroît de vigilance et d’efforts afin de sauvegarder la
stabilité des équilibres financiers et rétablir un rythme de croissance à même
de garantir la résorption d’un plus grand nombre de demandes d’emploi.

Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, évidemment. ”Ceci exige une
intensification des efforts en vue de consolider la compétitivité de l’économie,
en hissant la productivité à des niveaux plus élevés et en affermissant le
rythme de l exportation, et ce à travers le développement des secteurs
prometteurs et innovants, à haut contenu technologique, capables de conquérir de
nouveaux marchés extérieurs…”

Une recette ? Pas vraiment… mais juste pour signifier que lutter contre le
chômage est une guerre de tranchées encore plus difficile que de parvenir à la
convertibilité du dinar que beaucoup appellent de leurs souhaits en Tunisie
depuis deux décennies. Car là aussi, c’est impossible sans consolidation de la
solidité du cadre macroéconomique, amélioration de la compétitivité et de la
productivité, avancement dans la mise en place d’une politique monétaire
efficiente, renforcement de la solidité du secteur bancaire…