La Bourse de New York sur Wall Street (Photo : Stan Honda) |
[30/07/2010 13:06:12] WASHINGTON (AFP) La croissance économique des Etats-Unis a ralenti nettement au printemps, et plus que prévu, selon des chiffres officiels publiés vendredi à Washington.
Le produit intérieur brut du pays a augmenté au deuxième trimestre de 2,4% en rythme annuel par rapport à l’hiver, indique la première estimation du PIB printanier fournie par le département du Commerce.
C’est le taux de croissance le plus faible mesuré dans le pays depuis les trois mois de l’été de 2009, qui avaient marqué le début de la reprise de la première économie mondiale.
Le chiffre du ministère est inférieur aux attentes des analystes, qui avaient estimé la croissance à 2,5%, selon leur prévision médiane.
Il traduit un net ralentissement par rapport au premier trimestre, où la croissance avait été de 3,7%, selon une nouvelle estimation – en forte hausse par rapport au chiffre donné un mois plus tôt (+1,0 point) – fournie à l’occasion de la révision annuelle des données du PIB.
Cette révision, qui remonte jusqu’à 2006 montre que la grande récession entamée en décembre 2007 a été plus forte que ne l’estimait le ministère jusque-là.
La chute cumulée du PIB sur les six trimestres allant de l’hiver 2008 au printemps de 2009 a atteint 4,1%, indique le ministère, qui a revu en hausse de 0,2 point, à 2,6% le recul du produit intérieur brut pour l’ensemble de 2009.
Les nouveaux chiffres montrent que la contribution de la consommation à la reprise est moins forte qu’on ne le pensait initialement, alors que les dépenses des ménages sont le moteur traditionnel de la croissance du pays.
La hausse de la consommation des ménages a d’ailleurs ralenti au deuxième trimestre, à 1,6%, contre 1,9% pendant l’hiver. Mais pour le ministère ce n’est pas le premier facteur à l’origine du tassement du printemps.
“Le ralentissement de la croissance au deuxième trimestre reflète principalement une accélération des importations et un ralentissement de la hausse des stocks qui ont été en partie compensés par un rebond de l’investissemnt immobilier, une accélération de l’investissement des entreprises, un rebond des dépenses des Etats fédérés et des collectivités territoriales, et une accélération des dépenses de l’Etat fédéral”, indique son communiqué.
A 2,4%, la croissance des Etats-Unis est inférieure au potentiel de l’économie du pays, tel qu’il est estimé par la banque centrale (Fed), ce qui signifie qu’elle ne suffit même pas à absorber la croissance naturelle de la population active.
Cela confirme que les Etats-Unis devraient mettre longtemps à récupérer les quelque 8,5 millions d’emplois qu’ils ont perdus pendant la récession, comme le rappellent régulièrement les autorités.
La publication des chiffres du PIB survient dans une période de doute sur la vigueur de l’économie du pays et de craintes croissantes de la voir rechuter ou sombrer dans la déflation.
Le président de la Fed, Ben Bernanke, a dit la semaine dernière être prêt à prendre des mesures de soutien supplémentaires si le besoin s’en fait sentir, estimant que ça n’était pas encore le cas.
Dans un document publié vendredi, le Fonds monétaire international (FMI) estime au contraire que de nouvelles actions des autorités sont “nécessaires”. mj/sl/jum