Tunisie – Formation : L’accès aux mécanismes de financement reste difficile pour les entreprises

formation-continue-320.jpgSelon une enquête réalisée récemment par la Chambre tuniso-allemande de commerce et d’industrie (CTACI), les entreprises interviewées ont estimé qu’il existe une insuffisance au niveau de la formation continue. Ce qui remet en surface l’épineuse problématique de la capacité des structures existantes à répondre aux exigences du marché de l’emploi.

En marge de la conférence internationale sur la formation continue, organisée le 2 juillet 2010 à l’UTICA, M. Abdellatif Ettoumi, directeur général du Centre national de formation continue et de promotion professionnelle, a indiqué que la formation continue est la responsabilité de l’entreprise et des professionnels, et non pas la responsabilité de l’administration. «La formation continue se fait selon les besoins de l’entreprise qui doit nous faire part de ses préoccupations. Et c’est à nous de mettre à sa disposition nos formateurs et nos programmes», affirme-t-il. Ce qui pose aussi une interrogation sur la disponibilité des formateurs et leurs capacités à répondre aux exigences des professionnels.

D’un autre côté, M. Abdelaziz Hallab, représentant du président de l’UTICA, a souligné dans sa présentation que les entreprises trouvent encore du mal à accéder aux mécanismes de financement. D’ailleurs, il a indiqué que l’organisation des structures placées sous la tutelle de la formation professionnelle et de l’emploi date pour l’essentiel de 1993, soit d’avant la réforme de la formation et avant la conclusion du partenariat entre le ministère et l’UTICA.

Ce qui a nécessité une nouvelle organisation pour faciliter l’accès des entreprises aux nouveaux instruments de financement, à savoir le crédit d’impôt et le droit de tirage. Il s’agit pour le premier d’une avance sur la taxe de formation professionnelle formulée par un crédit fiscal équivalent à un taux de la taxe due au titre de l’année précédant l’année de réalisation des actions de formation. Pour le deuxième instrument, il s’agit de permettre aux entreprises économiques privées ou aux professions de bénéficier d’un financement direct de la part de l’Etat au titre d’activités de formation réalisées au profit de leurs agents.

M. Hallab estime que la relation entre les professionnels et les autorités de formation est à développer davantage. «Ce sont les conclusions tirées de notre réunion du 1er juillet 2010 avec une cinquantaine de responsables de l’UTICA au niveau régional et sectoriel. Il ressort de ces discussions que le potentiel d’amélioration est encore très important. On retrouve la même conclusion sur le site web du CNCPP. Plus de 80% des utilisateurs pensent que l’utilisation des instruments de financement de la formation continue est aujourd’hui difficile».