La Cnil s’inquiète de la montée des réseaux sociaux tels que Facebook

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érence de presse le 26 mai 2010 au siège de l’entreprise à Palo Alto (Photo : Kimberly White)

[17/06/2010 13:14:40] PARIS (AFP) Le président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), Alex Türk, a exprimé jeudi ses inquiétudes concernant la montée des réseaux sociaux tels que Facebook.

“Je me pose des questions sur la philosophie du système”, a déclaré M. Türk, lors de la présentation à la presse du rapport annuel 2009 de la Cnil.

“Lorsque j’entends M. (Mark) Zuckerberg (NDLR: patron de Facebook) dire qu’il faut que l’on prenne l’habitude de reconsidérer notre conception de la vie privée pour nous adapter aux nouvelles technologies, pour moi c’est absolument inacceptable”, a-t-il ajouté.

“Je suis résolument hostile à cette conception”, a précisé M. Türk. “Je considère que Facebook peut rendre des services en termes de dialogue social etc, je n’ai pas de contestation là-dessus. Mais à la condition que les gens puissent préserver leurs données”.

Selon lui, l’utilisateur du réseau social devrait avoir les possibilités suivantes : “Il faut qu’au début, avant de rentrer dans le système, je donne un consentement, sous une forme ou sous une autre. Ensuite, quand je suis dans le système, il faut que j’ai droit à une certaine transparence pour savoir ce que l’on fait de mes informations”, a-t-il énuméré. Puis, “quand je décide de quitter le système, il faut que j’ai droit au fait qu’on m’oublie, et que je récupère la totalité de mes infos”.

“Ca serait dans une vision idyllique, la manière de préserver dans la société numérique, notre conception de la vie privée. Visiblement, ce n’est pas celle de M. Zuckerberg”, a-t-il commenté.

M. Türk a rappelé que la Cnil essaie, avec ses homologues européennes, “de convaincre Facebook de mettre en place des systèmes qui protègeraient davantage la vie privée”.

Il a en outre relaté être allé récemment “rencontrer 60 élèves de CM2 dans une commune du Nord”. “J’ai constaté que 90% d’entre eux, qui avaient entre 10 et 11 ans, étaient sur Facebook. J’avais cru comprendre que normalement, on n’allait pas sur Facebook quand on a moins de 13 ans”, s’est-il étonné.