Corus ferme en partie une filiale, plus de 7.500 emplois perdus cette année

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à Redcar, dans le nord-est de l’Angleterre en mai 2009. (Photo : Paul Ellis)

[04/12/2009 18:03:22] LONDRES (AFP) Le sidérurgiste anglo-néerlandais Corus a décidé vendredi de fermer partiellement sa filiale de produits en acier coulé, Teesside Cast Products (TCP), après la rupture d’un important contrat, ce qui entraînera la perte de 1.700 emplois dans le nord-est de l’Angleterre.

Cette décision porte à plus de 7.500 les suppressions de postes annoncées depuis le début de l’année par Corus, filiale du sidérurgiste indien Tata Steel et deuxième producteur d’acier en Europe, derrière ArcelorMittal.

Ces suppressions sont presque toutes concentrées au Royaume-Uni, qui est la principale base de production de Corus, avec les Pays-Bas.

La fermeture partielle de TCP, qui prendra effet le mois prochain, n’est pas une surprise.

Elle découle en effet de la rupture en début d’année d’un accord d’enlèvement, qui assurait près des quatre-cinquièmes de l’activité de la filiale.

Ce contrat avait été rompu au printemps par quatre sidérurgistes, l’italien Marcegaglia, le sud-coréen Dongkuk, l’italo-suisse Duferco et Alvory SA2 (filiale de l’argentin Ternium), qui s’étaient engagés en 2004 à acheter 78% de la production de l’usine pendant dix ans.

Suite à cette rupture, le groupe avait indiqué en mai qu’il risquait de devoir fermer TCP, et que cela pourrait entraîner la suppression d’environ 2.000 postes.

Dans un communiqué publié vendredi, Corus a assuré qu’il avait tout fait pour tenter d'”assurer l’avenir à long terme” de TCP.

Il a notamment redéployé en interne certaines activités au profit de l’usine, et négocié des contrats pour tenter de maintenir la production, mais “opérer une usine produisant trois millions de tonnes par an” d’acier coulé “n’est pas durable sans partenaire stratégique de long terme”, a expliqué la filiale de Tata Steel.

“Nous sommes bien conscients que c’est une nouvelle dévastatrice pour nos employés, nos sous-traitants, leurs familles et les gens de la région”, a assuré le patron de Corus, Kirby Adams, ajoutant que la fermeture de TCP était “la dernière chose” qu’il souhaitait, mais qu'”elle était devenue inévitable”.

“C’est un jour sombre pour l’industrie britannique”, a déploré de son côté Derek Simpson, codirigeant du syndicat Unite, en promettant de lutter contre cette fermeture partielle. Il a appelé le gouvernement britannique à la rescousse, en lui demandant “d’intervenir de manière aussi décisive que lorsqu’il a sauvé les banques l’an dernier”.

Le Premier ministre Gordon Brown et le ministre du Commerce Peter Mandelson ont tous deux qualifié l’annonce de la fermeture de “décevante”, mais ils ont écarté un tel sauvetage de l’usine, se contentant de garantir que les employés licenciés bénéficieraient d’aides au reclassement et à la reconversion.

“Tout le monde sait que l’industrie sidérurgique a souffert énormément de la récession mondiale”, a rappelé le Premier ministre, en assurant que le gouvernement et la direction de Corus n’avaient pas ménagé leurs efforts pour tenter de maintenir à flot TCP.