Christian Noyer reconduit sans surprise à la tête de la Banque de France

[28/10/2009 18:53:08] PARIS (AFP)

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à Washington (Photo : Nicholas Kamm)

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer sera comme prévu reconduit à ce poste à compter du 1er novembre pour une période de six ans, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.

La reconduction de M. Noyer “fait partie des nominations intervenues en conseil des ministres ce (mercredi) matin”, a indiqué M. Chatel.

Sa reconduction, qui devra être actée par un décret du chef de l’Etat, sur proposition du ministère de l’Economie, était considérée comme acquise depuis plusieurs semaines. Aucun candidat ne s’était par ailleurs déclaré, selon une source proche du dossier.

Homme discret projeté sur le devant de la scène à la faveur de la crise économique, Christian Noyer, né en 1950, avait succédé à ce poste à Jean-Claude Trichet, le 1er novembre 2003, après avoir été nommé par Jacques Chirac.

“Il a joué un rôle clé dans la réponse française à la crise” en supervisant notamment la création de la Société de prise de participation de l’Etat (Se), structure ad hoc qui est venue en aide aux banques, a affirmé à l’AFP le sénateur centriste Jean Arthuis, dont M. Noyer fut le directeur de cabinet à Bercy (1995-1997).

“C’est un homme qui a le sens de l’Etat et qui connaît admirablement les arcanes du monde de la finance, de la monnaie”, a poursuivi M. Arthuis.

En tant que président de la Commission bancaire, en charge de la supervision du secteur, M. Noyer a également été un acteur-clé de la polémique sur les bonus bancaires qui a éclaté à l’été.

Convoqué à l’Elysée avec les principaux dirigeants de banques, il avait été un des premiers à estimer que la décision de BNP Paribas de provisionner un milliard d’euros pour ses traders semblait conforme aux règles du G20.

Son rôle dans ce dossier ne s’arrêtera pas là. A l’avenir, M. Noyer, réputé proche du chef de l’Etat, sera en charge de vérifier l’application par les banques des nouvelles règles sur les bonus (paiement différé, prise en compte des performances…) adoptées par les établissements français.

Membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), institution dont il a assuré la vice-présidence de 1998 à 2002, M. Noyer aura également un regard privilégié sur le chantier de la régulation bancaire internationale qui se met lentement en branle.

Récemment, il s’est inquiété d’un retour aux activités à risque dans la finance et de la tentation du “business as usual” dans le secteur bancaire après la publication d’importants bénéfices réalisés par les grandes banques mondiales.

“Cela pourrait donner l’impression que le secteur financier a retrouvé son équilibre et que la poursuite des réformes n’est plus nécessaire. Rien n’est plus faux”, a-t-il déclaré lundi à Singapour, jugeant “indispensable que nous maintenions le rythme” engagé par le G20.

Diplômé de l’Ecole nationale d’Administration, M. Noyer a été conseiller au cabinet d’Edouard Balladur, alors ministre des Finances, en 1986-1988, avant de devenir directeur du Trésor en 1993.