Etats-Unis : il faut taxer le risque dans la finance, estime le chef de la Fed

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ésident de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke le 22 juillet 2009. (Photo : Karen Bleier)

[23/10/2009 14:09:05] WASHINGTON (AFP) Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a souhaité vendredi que le secteur financier, sauvé de la faillite à coup de centaines de milliards d’argent public, soit taxé pour les risques qu’il fait peser sur la collectivité.

Il a également jugé que de “nouvelles mesures” étaient “nécessaires” pour renforcer le capital des banques, et a indiqué qu’il souhaitait répéter de manière élargie et plus fréquente les “tests de résistance” imposés au premier semestre aux plus grands établissements bancaires du pays.

“Tout coût supporté par le gouvernement pour assurer le démantèlement ordonné [d’entreprises financières] devrait être supporté par l’industrie financière, par le biais d’une contribution, et non par les contribuables”, a déclaré M. Bernanke lors d’un discours prononcé à Chatham, dans le Massachusetts (Nord-Est des Etats-Unis).

“Il est nécessaire de prendre de nouvelles mesures pour faire en sorte que les organisations bancaires aient suffisamment de capital”, a ajouté M. Bernanke, dans ce discours consacré à la régulation financière et transmis à la télévision.

Affirmant que “la tourmente financière [était] en train de faiblir”, M. Bernanke a répété que “l’heure [était] venue pour les dirigeants d’agir pour faire baisser la probabilité de toute future crise et d’en atténuer la gravité”.

Reconnaissant que la Fed n’avait pas su mener son travail de régulation et de supervision “au bon moment”, M. Bernanke a réaffirmé vouloir tirer les leçons de la crise et renforcer les contrôles de la banque centrale sur le monde bancaire.

“Notre approche de la supervision devrait refléter la mission qui est la nôtre, en tant que banque centrale, d’assurer la stabilité financière”, a-t-il même déclaré, alors que cette mission n’est pas explicitement dans le mandat de la Fed et que certains de ses dirigeants ont pu juger “irréaliste” qu’une telle tâche incombe à la Réserve fédérale, déjà chargée d’assurer la stabilité des prix et le plein emploi.

Pour l’avenir, M. Bernanke a annoncé que la Réserve fédérale allait diriger des tests de résistance “plus fréquents et plus larges” pour mieux évaluer les risques posés par les institutions qu’elle est chargée de réguler.

Concernant les entreprises financières les plus grosses, celles dont la faillite risquerait de mettre en péril l’ensemble du système financier, M. Bernanke a estimé qu'”on pourrait leur imposer d’émettre du capital d’appoint, comme des simili-obligations qui pourraient être converties en fonds propres en période de tensions macroéconomiques ou en cas d’érosion de la base financière de ces institutions”.