Iberia va créer une compagnie courtes distances pour faire des économies

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érienne espagnole Iberia le 22 mai 2009 à l’aéroport Barajas à Madrid (Photo : Pierre Philippe Marcou)

[22/10/2009 19:21:29] MADRID (AFP) La compagnie aérienne espagnole Iberia, en difficultés financières et en processus de fusion avec British Airways, a décidé jeudi de plusieurs mesures d’économie, notamment de créer une nouvelle compagnie, séparant courtes distances peu rentables et juteux long-courriers.

L’objectif de l’opération est de “croître sur les liaisons longue distance, celles unissant l’Europe et l’Amérique latine, afin de maintenir et d’augmenter ce leadership”, a annoncé Iberia dans un communiqué.

Par ailleurs, les liaisons courtes distances, moins rentables et où la concurrence est rude, ne seront à terme plus assurées par Iberia mais par une nouvelle compagnie lui appartenant, à partir de 2011.

Iberia escompte réaliser des économies, notamment en raison de coûts d’exploitation moins élevés pour sa nouvelle compagnie dont les salariés ne bénéficieront pas de la même convention collective.

Un porte-parole d’Iberia interrogé par l’AFP a assuré que l’opération se ferait sans licenciements secs.

Selon le directeur général d’Iberia, Rafael Sanchez-Lozano, cité dans le communiqué, “l’industrie aérienne n’a jamais vécu une situation si dramatique comme l’actuelle. Il est indispensable de transformer Iberia”.

La compagnie parle de “chute de revenu, baisse de la demande et pertes économiques”, et d'”une évolution négative de l’environnement qui a empêché que les mesures adoptées jusqu’ici soient suffisantes”.

Depuis plusieurs années, Iberia a décidé de réduire la voilure sur les vols intérieurs et européens, où la concurrence est féroce. La compagnie a notamment eu à pâtir des campagnes agressives des low-cost, mais aussi de l’ouverture d’une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Madrid et Barcelone, jadis une de ses liaisons phares.

Iberia avait aussi décidé de longue date de se concentrer sur le long-courrier, notamment sur le segment porteur des liaisons entre l’Europe et l’Amérique latine, où elle est leader devant le groupe Air France-KLM.

La décision a été prise jeudi par le conseil d’administration qui a par ailleurs validé plusieurs mesures visant à améliorer la situation financière de la compagnie, qui a subi une perte nette de 72,8 millions d’euros au deuxième trimestre, contre un bénéfice de 21,2 millions d’euros un an plus tôt.

Parmi ces mesures figurent un gel des embauches jusqu’en 2012, des salaires en 2010 et 2011, un plan de départ en pré-retraite pour le personnel de cabine de plus de 55 ans, des mesures de chômage technique pour 200 personnels au sol, des économies de coût de 37 millions d’euros par an en 2011 et 2012.

La compagnie envisage aussi des “mesures de productivité pour toutes les catégories de l’entreprise” sans préciser lesquelles.

Iberia et British Airways (BA) ont annoncé en juillet 2008 un projet de fusion. Mais les difficultés économiques rencontrées par les transporteurs à cause de la crise, les évolutions de cours des actions des deux compagnies ou encore les interrogations espagnoles sur le plan de retraites des employés de BA, ont compliqué le processus, qui devrait donner naissance à un des leaders mondiaux du secteur.

L’ensemble des mesures adoptées par Iberia, celles contenu dans son plan stratégique et celle adoptées pour faire face à la crise visent à “assurer la viabilité de l’entreprise et renouer avec les bénéfices” que “réussisse ou non” la fusion avec une autre compagnie, selon le groupe espagnol.