Berlin espère que General Motors va trancher sur le sort d’Opel

[09/09/2009 16:07:43] BERLIN (AFP)

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à Bochum, en Allemagne (Photo : Henning Kaiser)

Berlin espérait mercredi une décision du constructeur automobile américain General Motors sur sa filiale allemande Opel, un dossier qui traîne en longueur depuis plusieurs mois et a plongé le gouvernement allemand dans l’embarras.

Le géant de Detroit réunit depuis mardi son conseil d’administration. Officiellement, l’ordre du jour reste secret mais pour l’Allemagne, cela ne fait pas de doute, le sort d’Opel s’y joue.

“Nous continuons à attendre une décision de General Motors” concernant sa filiale, a déclaré un porte-parole du ministère de l’Economie mercredi.

“Autant que nous le sachions, il va être question d’Opel ce soir tard, heure de Berlin, et nous attendons des informations de Detroit aussi vite que possible”, a-t-il poursuivi.

Cela fait des mois que Berlin et les syndicats attendent que GM tranchent concernant le sort d’Opel et de sa jumelle britannique Vauxhall, qui emploient près de 50.000 personnes en Europe, dont la moitié en Allemagne.

Pendant longtemps, la vente d’Opel par sa maison mère, qui a frôlé la faillite, semblait chose entendue. Les deux candidats toujours en lice sont l’équipementier automobile canadien Magna, qui s’appuie sur la banque russe Sberbank, ou l’investisseur financier belge RHJ International. Seul hic: Berlin soutient Magna dont GM ne veut plus, après être pourtant parvenu avec lui à un accord préliminaire en mai.

Mais à présent, GM pourrait choisir de garder ces deux marques, garantes de l’accès au marché européen et du développement de petites voitures moins polluantes.

Le ministre allemand de l’Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg, veut pourtant continuer à croire à une cession à Magna. Même si GM se décidait pour autre chose, “nous continuerons à négocier”, a-t-il assuré en marge d’une conférence à Francfort (ouest).

Son homologue des Finances, Peer Steinbrück, à quant à lui haussé le ton face à GM. Si ce dernier choisit de conserver Opel, “il devra rembourser les 1,5 milliard d’euros” accordés au constructeur allemand par le gouvernement, avertit-il dans une interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung à paraître vendredi.

Pas question que les milliards d’euros promis par Berlin en cas de rachat par Magna servent “pour un plan de fermeture en Allemagne”, insiste le ministre.

General Motors doit alors dire “comment Opel peut s’appuyer sur des bases financières solides et ce que cela signifie pour les lieux de production”, poursuit M. Steinbrück. “En clair: General Motors doit répondre à la question de savoir s’il est prêt et peut investir plusieurs milliards d’euros dans ses usines Opel”, prévient le social-démocrate.

L’Allemagne craint en effet des fermetures d’usines et de massives suppressions d’emplois si GM conserve Opel, une mauvaise nouvelle avant les élections législatives du 27 septembre.

Selon des sources proches du dossier citées par Dow Jones Newswires, jusqu’à trois usines en Europe pourraient fermer, dont celle de Bochum, en Allemagne et celle d’Anvers en Belgique, dans le pire des cas.