L’économie mondiale semble “émerger enfin” de la recession, estime le FMI

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énéral du FMI, Dominique Strauss-Kahn à Washington le 2 septembre 2009 (Photo : Eugene Salazar)

[04/09/2009 09:22:29] BERLIN, (AFP) Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a exhorté vendredi les gouvernements à “formuler” des stratégies de sortie de crise claires pour ne pas saper la reprise qui se dessine, estimant que l’économie mondiale semblait “émerger enfin”.

Il a également estimé que la réforme de la régulation financière internationale n’avançait pas assez vite.

“L’économie mondiale semble être en train d’émerger enfin de la pire récession que nous ayons connue”, a déclaré le chef du Fonds monétaire international dans un discours à Berlin intitulé : “Par delà la crise : croissance durable et stabilité du système monétaire international”.

M. Strauss-Kahn a néanmoins estimé que la reprise devrait être “relativement lente”, et a même évoqué le risque d’une “reprise sans emplois”, selon le texte de son discours distribué en avance à la presse.

“Le moment est venu pour les dirigeants de développer leurs stratégies de sortie, car s’ils ne parviennent pas à clarifier et à formuler leurs plans, ils risquent de saper la confiance et le processus de reprise lui même”, a-t-il dit.

Néanmoins, a-t-il dit, il faut “continuer à soutenir la demande jusqu’à ce que la reprise se soit fermement installée”.

“Arrêter la relance trop tôt porte en soi un risque réel de faire dérailler la reprise”, a-t-il ajouté, parlant des risques que la croissance ne “cale”.

Concernant la remise à plat de la régulation financière à laquelle se sont engagés les pays avancés et émergents du G20, le chef du FMI a estimé que “cet effort de réforme n'[avançait] pas aussi rapidement qu’il serait nécessaire pour s’attaquer aux problèmes soulevés par la crise”.

C’est une “mauvaise nouvelle”, a-t-il dit, ajoutant voir “toujours des risques graves de déstabilisation financière” à l’échelle mondiale.

Notamment, a-t-il fait remarquer, “la montée des défauts de paiements [sur les emprunts] signifie que les banques restent sous tension, et “l’évolution du secteur de l’immobilier commercial est une source d’inquiétudes particulières”.

M. Strauss-Kahn n’a cependant pas appelé à ce que les banques occidentales soient délestées de leurs actifs invendables accumulés pendant la dernière bulle financière, comme il l’a fait à maintes reprises par le passé.

Sur le dossier sensible de la rémunération dans la banque, le chef du FMI a dit craindre “qu’à mesure que le secteur financier sortira de la crise, une mentalité du +faisons comme si rien n’était arrivé+ puisse empêcher que l’on fasse de réels progrès”.

A propos du système des changes, alors que la Chine a appelé à la création d’une nouvelle monnaie de réserve internationale qui détrônerait le dollar, M. Strauss-Kahn a estimé que le billet vert s’était “renforcé pendant la crise”, et que celle-ci avait “reflété” son “statut d’actif refuge sans égal”.

Il a également jugé que les ressources du FMI gagneraient à être “encore augmentées” malgré l’engagement pris en avril par les pays du G20 à les tripler pour lui permettre d’intensifier son aide aux pays qui en ont besoin.