SFR va contester le prix de la 4e licence mobile, Bouygues étudie un recours

[01/09/2009 15:41:55] PARIS (AFP)

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ésident du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, lors d’une conférence de presse, le 1er septembre à Paris (Photo : Eric Piermont)

L’opérateur SFR va contester, comme son concurrent Orange (France Télécom), le prix de la quatrième licence mobile française devant la Commission européenne car il l’estime “bradée”, a annoncé mardi sa maison mère Vivendi, tandis que Bouygues Telecom réfléchit aussi à un recours.

“La décision (de porter l’affaire devant la Commission européenne) est prise et les motifs détaillés sont en train d’être rédigés. Mais il est clair que nous allons porter plainte”, a expliqué le président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, lors d’une conférence de presse téléphonique.

“Nous ne comprenons pas pourquoi ces fréquences sont vendues à un quatrième entrant moins cher que ce que nous les avons achetées il y a plusieurs années et sans qu’on nous ait demandé si nous étions prêts à les acheter plus cher”, a déploré M. Lévy, confirmant une information des Echos.

“C’est une façon de brader le patrimoine national qui est un peu étonnante”, a-t-il ajouté, en soulignant qu’il y avait “manifestement une aide” en faveur du quatrième entrant.

Le prix de la quatrième licence mobile a été fixé à 240 millions d’euros par le gouvernement. SFR, Bouygues Telecom et Orange avaient déboursé chacun 619 millions d’euros au début des années 2000 pour obtenir leur ticket d’entrée.

Mais cette fois, les fréquences ont été divisées en trois lots, dont un seul réservé à un nouvel entrant.

Dès la publication du tarif au Journal Officiel, le 1er août, France Télécom avait annoncé qu’il allait “saisir la Commission européenne pour aide d’Etat, c’est-à-dire avantage accordé au quatrième entrant par rapport aux trois autres détenteurs de fréquences mobiles”.

Interrogé pour savoir s’il allait également déposer un recours à Bruxelles, le PDG de Bouygues Telecom, Martin Bouygues, a déclaré vendredi que, “oui”, son groupe était “en train très sérieusement de regarder ce problème”.

Bouygues Telecom “réfléchit à toutes les voies de recours, à la fois sur le prix et sur les conditions d’attribution”, a précisé mardi une porte-parole à l’AFP.

Rappelant le contexte, le président du directoire de Vivendi a noté que “dans de nombreux pays, on est passé de quatre à trois” opérateurs, comme “en Australie”. “En Espagne, le quatrième opérateur (…) va très, très mal”, a-t-il ajouté.

“Si le quatrième opérateur n’est pas viable, à quoi ça sert de brader les fréquences, pour soi-disant stimuler le marché?”, s’est-il interrogé.

M. Lévy a affirmé que, “bien sûr”, son groupe “serait prêt au moment où l’éventuel quatrième opérateur lancera ses services, s’il voit le jour”, rappelant que plusieurs appels d’offres précédents avaient été “infructueux”.