Accident A310 : Yemenia menace de “réexaminer” une commande de dix A350, Fillon aux Comores samedi

[07/07/2009 18:56:47] SANAA (AFP)

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à Soccotra, dans l’océna Indien (Photo : Khaled Fazaa)

Le PDG de Yemenia, Abdelkhaleq Al-Qadhi, a menacé mardi de “réexaminer” une commande de dix A350 en cas de poursuite de “pressions” et de “non coopération de la France et d’Airbus” dans l’accident de l’A310 qui s’est abîmé en mer le 30 juin près des Comores.

Le Premier ministre François Fillon se rendra à Moroni samedi après-midi pour quelques heures, selon Matignon.

Dans une déclaration à l’AFP, M. Al-Qadhi a dénoncé l’attitude jugée “dure” de la France et d’Airbus envers la compagnie nationale yéménite qui est “injustement” montrée du doigt dans l’accident qui avait fait 152 morts.

“Si l’attitude de la France continue d’être aussi dure et si les pressions continuent sur Yemenia sans qu’on attende les résultats de l’enquête sur le crash (…) nous serions dans l’obligation de réexaminer notre commande (de dix A 350) car nous estimons que la France et Airbus ne sont pas coopératifs avec nous”, a-t-il averti.

La compagnie avait confirmé en novembre 2007 une commande auprès d’Airbus de dix A350 pour un mondant estimé à deux milliards de dollars.

Depuis le crash, des Comoriens de France n’ont cessé d’exprimer leur colère contre les “vols-poubelle” à destination de l’archipel, reprochant aussi à Paris d’avoir négligé leur sécurité alors que l’état de l’appreil et son entretien soulèvent des questions.

L’Airbus A310 de Yemenia n’avait pas été formellement interdit en France mais n’y était pas revenu depuis un contrôle négatif en 2007.

L’A310 effectuant la liaison Paris-Sanaa-Moroni via Marseille s’est abîmé en mer près des côtes des Comores peu avant son atterrissage à l’aéroport de Moroni, avec 153 personnes à bord. Seule une adolescente de 12 ans a survécu.

Les recherches pour retrouver l’épave de l’Airbus A310 de la Yemenia sont “compliquées” et vont “prendre du temps”, avait déclaré lundi l’ambassadeur de France aux Comores, Luc Hallade.

Le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet, qui a annoncé cette visite éclair lors des questions au gouvernement mardi, a par ailleurs déclaré que, selon de dernières informations, il y aurait “des corps qui auraient été identifiés, pas encore repêchés, plusieurs, dans le secteur” de l’accident.

Alors que la réaction de la France après l’accident a été critiquée à la fois par les Comores et la communauté comorienne ou d’origine installée en France, M. Joyandet a assuré que “la France est complètement mobilisée, complètement au côté des Comores”.

“Depuis Mayotte et depuis La Réunion tout ce dont nous disposions comme matériel a pu être envoyé très rapidement”, a-t-il souligné, assurant que “la France est particulièrement présente”.

“Les familles pourront se rendre sur place”, a notamment assuré, sans plus de précisions, le secrétaire d’Etat, rappelant l’engagement du président Nicolas Sarkozy en ce sens.