çois Curiel, le président de Christie’s Europe, lors d’une vente paléontologiques à Paris, le 16 avril 2007. (Photo : Francois Guillot) |
[04/07/2009 09:34:40] PARIS (AFP) Sans se voiler la face – la crise est là et les ventes baissent – le secteur des enchères de la place de Paris, qui publie ses résultats au premier semestre, estime s’en sortir plutôt bien, même sans compter l’extraordinaire souffle de la vente Saint-Laurent/Bergé au printemps.
Et en comptant cette vente prestigieuse au retentissement international, Christie’s Paris fait plus que tirer son épingle du jeu.
Avec un produit de 387,9 million d’euros pour le semestre, Christie’s Paris prend la tête du groupe à l’échelon mondial pour la période, selon les chiffres fournis à l’AFP par François Curiel, président de Christie’s Europe.
Mais la crise se fait sentir. Une fois retirés les 342,5 millions d’euros engrangés par l’événement Saint-Laurent, restent pour Christie’s 45,4 M EUR, un produit en forte baisse comparé au 85,9 du premier semestre 2008.
Les 15 ventes traditionnelles “se sont très bien tenues”, assure M. Curiel. Pour toutes les maisons de vente, Paris résiste plutôt bien à la crise, peut-être mieux que des places comme Londres ou New York.
“On partait de moins haut, on est tombé moins bas”, indique à l’AFP Guillaume Cerutti, président de Sotheby’s France.
La maison anglo-saxonne affiche un bilan pour ce premier semestre de 46,6 millions d’euros, soit une baisse de 35% par rapport à la même période de 2008 (72 M EUR au 30 juin), mais mieux qu’en 2007 (42,7 M EUR). Le prix moyen des oeuvres vendues s’est élevé à 36.900 euros (58.000 euros au premier semestre 2008).
La “résistance française est plus forte” comparée aux places anglaise et américaine, selon M. Cerutti. L'”art contemporain, la peinture impressionniste et moderne y sont moins dominants. En période de crise, cela a été bénéfique pour Paris”, dit-il.
A contrario, Paris devient une place “émergente” dans l’art asiatique, avec de belles ventes, et les bons résultats confortent les traditions françaises “solides” que sont les ventes d’arts premiers, d’orfèvrerie et de livres et manuscrits, dit-il.
Quatre enchères ont été supérieures au million d’euros (contre 9), une belle flasque ancienne chinoise et des oeuvres de Nicolas de Staël, Georges Seurat et du peintre du XVIIIe François Le Moyne.
Drouot Holding, qui rassemble 73 commissaires-priseurs, affiche pour sa part des chiffres qui frisent ceux de l’an dernier. Le produit du semestre s’élève à 214 M EUR contre 251 (- 14,7%).
Pour cette maison, six enchères ont été supérieures au million d’euros – le même nombre que pour le premier semestre 2008 – avec deux records mondiaux pour des bronzes de Rodin, et 84 enchères supérieures à 150.000 euros (contre 86).
“Malgré un contexte économique difficile”, les nombreux records, les belles enchères et la dispersion de collections comme celles du mime Marceau, du couturier Kenzo ou de l’acteur Jean Marais, confirment Drouot comme une “place incontournable” des enchères françaises, dit Georges Delettrez, président de Drouot Holding.
Artcurial (Briest-Poulain-F.Tajan) – groupe Dassault- enregistre un résultat de 39,9 M EUR (48,81 M EUR), soit une baisse de 18%. 45 lots ont été vendus au dessus des 100.000 euros (contre 61), ajoute la maison qui a notamment vendu la collection d’art du cinéaste Gérard Oury et un dessin d’Hergé à 372.000 euros.
Paris reste “un marché très actif”, dit François Tajan, qui estime que les résultats d’Artcurial sont “très corrects”. Et si l’art contemporain reste “exposé”, les pièces très classiques “a contrario, se vendent plutôt mieux”, dit le commissaire-priseur.