La Bourse de Paris tempère ses ardeurs avant la fin du trimestre

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âtiment historique de la Bourse à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[21/06/2009 10:01:36] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a perdu du terrain cette semaine sur des prises de bénéfices, reste sur ses gardes à l’approche de la fin du trimestre, les investisseurs hésitant encore à parier sur une amélioration de la situation économique.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 3,15%, pour terminer vendredi à 3.221,27 points. C’est sa seconde baisse hebdomadaire consécutive et la plus importante enregistrée depuis le rebond du marché parisien début mars.

Malgré tout, l’indice vedette est resté dans le vert depuis le 1er janvier (+0,10%).

“Le marché sort d’une période de hausse assez importante. C’est normal de prendre des bénéfices”, commente un responsable d’analyste financière parisien.

Le début de la semaine a été particulièrement délicat, notamment lundi (-3,20%) et mercredi (-1,64%), avant de remonter jeudi et vendredi.

Les investisseurs ont délaissé les valeurs les plus risquées, comme l’automobile et les minières qui avaient mené la danse depuis mars pour se tourner vers des secteurs plus défensifs, tels que la distribution et la pharmacie.

Alors que la fin du trimestre approche, les gérants entendent ainsi limiter la prise de risque, pour présenter à leurs clients des portefeuilles plus équilibrés.

“Le marché se rend compte qu’il a peut-être rebondi trop violemment. Il était logique que l’on observe une correction qui n’est probablement pas terminée”, renchérit l’analyste.

Les investisseurs font face en outre à des statistiques économiques toujours mitigées. Moins bon que prévu, l’indicateur d’activité dans la région de New York lundi a déçu le marché qui a semblé plus rassuré par celui dans la région de Philadelphie, nettement meilleur que prévu.

“Le marché ne sait plus trop sur quel pied danser en terme de grands indicateurs macroéconomiques”, relève l’analyste.

Selon lui, les investisseurs ont validé le fait que la crise économique a fini de s’aggraver, mais l’incertitude reste, en revanche, totale sur le calendrier de sortie de crise.

“Le marché est un peu paumé”, juge-t-il, d’autant que se profile un rendez-vous important en juillet, avec les résultats d’entreprises pour le premier semestre, qui pourraient réserver de mauvaises surprises.

Dans ce contexte, la pause observée depuis deux semaines par le marché pourrait se poursuivre.

“Du fait des échéances, il faut souffler un peu. Rien ne justifierait qu’on se remette à l’achat sur le marché”, explique l’analyste, qui ne serait pas étonné que le marché revienne vers les 3.000 points d’ici fin août.

Ce sentiment se retrouve dans l’analyse technique du marché, qui étudie graphiquement l’évolution du CAC 40.

Pour Alexandre Le Drogoff, analyste chez le courtier Aurel BGC, “le CAC 40 n?a pas exprimé l?intégralité de son potentiel correctif” et “la baisse devrait se poursuivre”, peut-être vers un support de “3.115 points voire 3.040 points”.

D’ici là, la principale échéance la semaine prochaine résidera dans la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, dans un contexte d’inquiétude quant à la hausse des taux longs et l’explosion des déficits publics.

Les investisseurs guetteront le discours de la Fed alors que pour les analystes de BNP Paribas, les autorités monétaires “doivent éviter de courir le moindre risque de voir la reprise étouffée dans l?oeuf”.

De nombreux indicateurs de poids sont en outre au programme, comme l’indice Ifo mesurant le climat des affaires en Allemagne attendu lundi et l’indice PMI composite en zone euro prévu mardi.

L’immobilier sera à l’honneur aux Etats-Unis avec les ventes de logements anciens et neufs pour mai, avant en fin de semaine les revenus et dépenses de consommation des ménages.

Euronext (CAC 40)