Chantiers navals : vers la fin du bras de fer entre Bruxelles et Varsovie

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à Gdynia (Photo : Wojtek Jakubowski)

[02/06/2009 15:39:49] BRUXELLES (AFP) Une solution définitive semble en vue pour l’avenir des chantiers navals polonais, depuis près de cinq ans au centre d’un bras de fer entre Varsovie et la Commission européenne qui est désormais prête à autoriser des aides accordées au plus symbolique d’entre eux, à Gdansk.

Les chantiers navals de Gdansk (nord), berceau du syndicat Solidarité dont l’action, sous Lech Walesa, conduisit à la chute du régime communiste à la fin des années 1980, ont été rachetés en 2007 par le groupe russe Donbass, mais attendent toujours le verdict de Bruxelles sur leur plan de restructuration.

“Le plan de restructuration pour le chantier naval de Gdansk a été amélioré et nous sommes maintenant sur la voie d’une décision pour approuver l’aide reçue”, s’est félicitée mardi la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes.

Mme Kroes, qui s’exprimait devant la presse après une rencontre avec le ministre polonais du Trésor, Aleksander Grad, a espéré “qu’une décision positive soit prise par la Commission avant la pause estivale”.

“Je suis très heureuse et fière aujourd’hui de voir que nos efforts communs conduisent finalement à une issue positive pour ces chantiers navals importants historiquement”, a-t-elle ajouté.

Bruxelles, qui veille à ce que les règles de concurrence dans l’UE ne soient pas violées par des aides publiques excessives ou indues, avait ouvert en 2005 une enquête sur des aides versées à trois grands chantiers polonais: outre Gdansk, il s’agissait de ceux de Gdynia et de Szczecin.

Faute d’obtenir une restructuration à ses yeux suffisante pour les deux derniers, Neelie Kroes avait obtenu en novembre leur liquidation. La vente des actifs devait permettre de rembourser les aides d’Etats jugées illégales.

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ège de l’Union européen à Bruxelles le 25 juin 2008 (Photo : Dominique Faget)

Le groupe United International Trust, qui représente des capitaux du Moyen-Orient, vient d’être retenu pour racheter la majorité du patrimoine des deux chantiers, pour un montant global de 364 millions de zlotys (81 M EUR). Il compte poursuivre la production de bateaux, parallèlement à d’autres activités.

“Nous examinons toujours la façon dont la procédure de vente a eu lieu et attendons les rapports financiers fournis par le côté polonais”, a commenté Mme Kroes, qui a étendu jusqu’au 30 juin le délai pour boucler la vente.

“Gdansk est dans une situation différente des deux autres chantiers”, a-t-elle souligné. “Il a déjà été privatisé; il est plus petit et a reçu des montants d’aides publiques plus faibles.”

Surtout “le nouveau propriétaire a maintenant soumis un nouveau plan de restructuration qui devrait permettre de restaurer la viabilité à long terme”, a-t-elle ajouté.

Aleksander Grad de son côté a “remercié la commissaire Kroes pour son travail et l’excellente coopération entre la Commission et le gouvernement polonais”.

“L’annonce d’une future décision positive est bienvenue pour les salariés des chantiers”, a-t-il souligné. Elle “nous permet de dire que bientôt l’entreprise sera bénéficiaire, et les travailleurs se sentiront en confiance”.