Tunisie – SNJT : Controverse autour d’un rapport

La conférence prévue par le Syndicat national des journalistes tunisiens
(SNJT) pour présenter le rapport annuel sur la liberté de presse s’est
transformée en un face-à-face entre Néji Baghouri, président du syndicat et
les présidents du comité de la déontologie et du comité des libertés.
L’objet du malentendu tourne autour de l’objectivité dudit rapport, préparé
par le bureau exécutif du syndicat auquel on reproche de n’avoir pas pris en
compte le rapport formulé par le comité des libertés.

On aurait aimé -alors qu’on fête la Journée internationale de la liberté de
la presse- que cette conférence soit le cadre propice pour discuter
sereinement des problématiques structurelles dont souffre le secteur dans
notre pays.

L’un des maux du secteur c’est bien évidemment la situation matérielle des
journalistes, en général, dans les organes de presse. «Les conditions
difficiles de travail et la situation matérielle médiocre limitent la
liberté d’initiative chez les journalistes», observe le syndicat dans son
rapport controversé, «bien que ces violations aient été mentionnées dans les
précédents rapports ; mais la situation est restée la même».

En outre, il y a la situation précaire d’une centaine de journalistes de l’ERTT
(Etablissement de la radiodiffusion de la télévision tunisienne) qui
travaillent sans contrat, sans aucune couverture sociale, surtout avec des
maigres salaires depuis plusieurs années.

Conséquences : Ces derniers ont récemment observé une grève. Cependant, bien
qu’il ait été décidé de régulariser depuis le mois de mars dernier, Néji
Baghouri, président du SNJT reproche au ministère de la Communication de
n’avoir pas tranché sur la question jusqu’à ce jour.

Il est également question de la presse électronique qui n’a pas encore
l’intérêt qu’elle mérite de la part des parties concernées par le secteur.
Bien que son développement s’accélère avec l’apparition de nouveaux journaux
électroniques, elle n’a toujours pas de cadre réglementaire. Ce qui fait que
les journalistes qui y travaillent n’ont toujours pas droit à une carte de
presse professionnelle.