Le PDG d’AIG répond à “l’indignation” du Congrès américain

[18/03/2009 21:03:11] WASHINGTON (AFP)

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ès américain le 18 mars 2009 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

Le Congrès américain faisait passer mercredi un mauvais quart d?heure au patron de l?assureur AIG, accusé d?avoir dilapidé l?argent public en versant des primes colossales à ses cadres, alors que le président Obama s?est dit prêt à assumer ses responsabilités.

Le PDG de l’ex-première compagnie d’assurances mondiale, Edward Liddy, était attendu de pied ferme par les parlementaires des deux bords, indignés par les 165 millions de dollars de primes versés à des cadres d’AIG alors que le groupe a été sauvé de la faillite par l’injection de 170 milliards de fonds publics et appartient désormais à 80% à l’Etat.

M. Liddy, qui a pris les rênes du groupe en septembre dernier, a demandé aux cadres récompensés par AIG de rendre au moins la moitié des primes incriminées.

Il a affirmé que le groupe n’avait eu d’autre choix que de verser des primes “déplaisantes”, mais a assuré qu’il avait tiré les leçons de ses erreurs.

“Des fautes ont été commises au sein d’AIG et à une échelle que peu de gens auraient pu imaginer,” a-t-il reconnu.

M. Liddy a également assuré qu’il s’efforçait avec son équipe dirigeante de poursuivre le redressement de la compagnie d’assurance, afin de pouvoir rendre l’argent prêté par l’Etat.

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étaire au Trésor, Tim Geithner, le 18 mars 2009 à Washington (Photo : Yuri Gripas)

Parallèlement, le président Barack Obama s’est dit prêt à assumer d’éventuelles responsabilités de son administration dans le scandale, le premier de sa présidence.

Dans une déclaration faite sur la pelouse de la Maison Blanche avant de s’envoler pour la Californie, M. Obama a aussi réclamé la création d’une nouvelle autorité réglementaire pour des groupes comme AIG, ressemblant à celle existant pour les banques.

M. Obama a assuré que son administration explorait “tous les moyens possibles” pour récupérer les primes qu’a versées AIG à ses dirigeants.

Le président a exprimé sa “confiance totale” dans son secrétaire au Trésor, Tim Geithner, dont certains commencent à réclamer la démission en raison de sa gestion du scandale.

“J’ai une confiance totale dans Tim Geithner et dans toute mon équipe économique”, a dit M. Obama, alors que M. Geithner se tenait à ses côtés.

“Comprenez bien, comme je l’ai déjà dit, que ce n’est pas Tim Geithner qui a rédigé ces contrats avec AIG”, en vertu desquels les primes ont été versées, a-t-il dit.

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éricain veut démanteler le géant de l’assurance

M. Geithner a annoncé mardi soir qu’AIG devrait rembourser l’intégralité des primes controversées et que les fonds supplémentaires que doit lui verser l’Etat –30 milliards de dollars– seront amputés d’une somme équivalente. M. Geithner a annoncé en outre une accélération du démantèlement de l’assureur.

Au Congrès, le représentant démocrate Barney Frank, qui préside l’influente commission des services financiers de la Chambre, a réclamé à M. Liddy les noms des cadres d’AIG qui ont bénéficié de primes.

Si M. Liddy s’y refuse, M. Frank a averti qu’il ferait voter par sa commission des assignations destinées à obtenir les noms.

Un influent sénateur républicain, Charles Grassley, a suggéré que les dirigeants qui avaient décidé de verser les primes devraient envisager de se suicider. Il s’est repris un peu plus tard assurant qu’il s’agissait de “rhétorique”.