Guadeloupe : souplesse des professionnels du tourisme pour surmonter la crise

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à l’entrée de l’aéroport de Point-à-Pitre en Guadeloupe, le 9 février 2009 (Photo : Julien Tack)

[18/02/2009 14:42:41] PARIS (AFP) Report du voyage sans frais ou changement de destination: les professionnels du tourisme font preuve de souplesse pour ne pas pénaliser leurs clients dans l’incapacité de se rendre en Guadeloupe, après le récent durcissement de la grève qui touche l’île depuis près d’un mois.

Les compagnies aériennes ont ainsi donné leur “accord de principe” pour autoriser le report des vols vers cette destination, une promesse déjà faite par les voyagistes.

Les clients d’Air France qui avaient prévu de se rendre à Point-à-Pitre ou à Fort-de-France d’ici au 15 mars peuvent “soit reporter leur voyage sans frais, dans la même classe de réservation, jusqu’au 15 mars 2010, soit choisir de partir sur une autre destination” jusqu’au 14 juin, a annoncé la compagnie aérienne dans un communiqué.

Corsairfly propose également, sans frais de pénalité, le report du voyage, le retour devant être programmé pour le 23 octobre au plus tard, ou le changement de destination, la solution la plus prisée par ses clients.

“Nos passagers veulent partir en vacances tout de suite, ils veulent profiter des vacances scolaires. C’est pourquoi ils choisissent plutôt le changement que le report”, a assuré une porte-parole de la compagnie.

Du côté des tours-opérateurs, la souplesse est également de mise, certains n’hésitant pas à affréter spécialement des avions pour des destinations voisines. Nouvelles Frontières a ainsi affrété des vols spéciaux pour la République Dominicaine pour ses clients qui souhaitaient, à l’origine, se rendre en Guadeloupe.

Pour le secrétaire général du Syndicat national des agences de voyages (SNAV), Jean-Marc Rozé, ces mesures vont “dans le bon sens” mais “elles ne résolvent qu’une partie du problème”.

“Les clients qui ne souhaitent pas un report mais seulement un remboursement ne sont pas entendus à l’heure actuelle”, a-t-il expliqué.

Ces mesures doivent s’appliquer tant que la situation sur place ne sera pas revenue à la normale, d’autant qu’un durcissement du mouvement s’est récemment produit: l’aéroport de Pointe-à-Pitre a été fermé durant plusieurs heures mardi matin en raison du manque de personnel avant de rouvrir dans l’après-midi. De plus, de nombreuses routes ont été bloquées par des barrages, rendant difficile la circulation pour les touristes sur place.

La ville côtière de Gosier, l’une des plus touristiques de la Guadeloupe, est quasiment coupée du monde depuis lundi, à cause des émeutes, et les vacanciers sur place sont invités à ne pas sortir par crainte pour leur sécurité.

Le Club Med a, pour sa part, décidé au début du mois de fermer son village de Sainte-Anne, dont la réouverture n’est pas prévue avant le 24 février, les clients pouvant soit reporter leur voyage sur un an, soit choisir une autre destination, la différence de prix étant à la charge de l’entreprise.

“Nous privilégions la sécurité de nos clients. Notre village est temporairement fermé mais nous sommes attentifs à ce qui se passe sur place. Nous suivons la situation au jour le jour”, a expliqué une porte-parole du Club Med.

Selon M. Rozé, cette situation devrait affecter durablement la destination Guadeloupe, notamment pour les touristes étrangers, “moins informés sur l’évolution de la situation que les Français.”

“Même avec un certain nombre de mesures de relance, l’effet ne se fera pas sentir avant la fin de l’année. L’année touristique est fichue”, a-t-il souligné.